Antisémitisme : «S'en prendre à un juif, c'est toujours chercher à atteindre la République», assure Macron

Antisémitisme : «S'en prendre à un juif, c'est toujours chercher à atteindre la République», assure Macron © Ludovic MARIN / AFP
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avec AFP / Crédits : Ludovic MARIN / AFP

Un mois après l'attaque du Hamas contre Israël, le nombre d'actes antisémites a fortement augmenté en France. Ce mercredi, le président de la République a mis en garde ceux qui faisaient l'amalgame entre "le rejet des musulmans et le soutien des juifs". Il a aussi pointé du doigt ceux qui "préfèrent rester ambigus sur la question de l'antisémitisme par souci de flatter de nouveaux communautarismes". 

Emmanuel Macron a mis en garde mercredi ceux qui "prétendent soutenir nos compatriotes de confession juive en confondant le rejet des musulmans et le soutien des juifs", dans une allusion claire à l'extrême droite. "S'en prendre à un juif", "c'est toujours chercher à atteindre la République", a aussi dit le chef de l'État dans un discours devant le Grand Orient de France, principale obédience française de francs-maçons.

"L'antisémitisme refait surface"

Emmanuel Macron n'a pas dit, dans ce discours, s'il entendait participer à la grande marche contre l'antisémitisme dimanche, à l'appel des présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, à laquelle sera présente la Première ministre Élisabeth Borne . Selon plusieurs de ses interlocuteurs, il penche plutôt pour ne pas s'y rendre, mais sa réflexion se poursuit.

En attendant sa décision, il a évoqué le sujet en relevant que "l'antisémitisme refait surface", "dans les mots et sur les murs". "Il s'affiche sans crainte, sans honte", a-t-il déploré. "La République ne transige pas et ne transigera pas. Et nous serons impitoyables face aux porteurs de haine", a-t-il prévenu. "Veillons à toutes les confusions", a poursuivi Emmanuel Macron.

LFI et le RN pointés du doigt

Il a épinglé ceux qui "préfèrent rester ambigus sur la question de l'antisémitisme par souci de flatter de nouveaux communautarismes", visant le parti de gauche radicale La France insoumise .  Et ceux qui "prétendent soutenir nos compatriotes de confession juive en confondant le rejet des musulmans et le soutien des juifs, en refusant, ceux-là mêmes, de condamner clairement leur position passée et tous les mots définitifs d'hier", dans en allusion à l'extrême droite. 

Sans le nommer, Emmanuel Macron s'en prend au président du Rassemblement national Jordan Bardella qui a estimé dimanche que le fondateur du Front national Jean-Marie Le Pen n'était "pas antisémite", malgré ses multiples condamnations, notamment pour avoir qualifié les chambres à gaz de "détail" de l'Histoire.

Depuis, Jordan Bardella, et la cheffe de file des députés RN Marine Le Pen, fille de Jean-Marie Le Pen, ont annoncé leur participation à la marche de dimanche contre l'antisémitisme , semant l'embarras dans les rangs du camp présidentiel.