Voeux Emmanuel Macron année 2020 1:19
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Michaël Darmon, édité par Mathilde Durand
Le président de la République Emmanuel Macron a assuré hier dans ses vœux aux Français que la réforme des retraites serait "menée à son terme" tout en ajoutant qu'elle allait "prendre en compte les tâches difficiles" pour "partir plus tôt". Un message de compromis directement adressé aux syndicats réformistes.
EDITO

Emmanuel Macron a adressé ses vœux aux Français mardi soir, lors d'une allocution télévisée. À cette occasion, il a affirmé que la réforme des retraites "sera menée à son terme" et qu'elle allait "prendre en compte les tâches difficiles" pour "partir plus tôt". Et cela, "sans que cela soit lié à un statut, à une entreprise". Les syndicats ne sont pas surpris, et ont réagit vivement. S’il n'y a pas de changement de cap sur la réforme, un message est tout de même envoyé aux syndicats réformistes, décrypte Michaël Darmon, éditorialiste politique pour Europe 1. 

 

Le calendrier de la réforme ne change pas. Avec cette allocution, le président de la République fait surtout du 1er janvier la "Saint-Compromis". La voie est tout indiquée aux syndicats réformistes avec cette ouverture sur la pénibilité selon les tâches effectuées. Il s'agit bien de prendre en compte des métiers particuliers.

Un projet de compromis sur la table

Les régimes spéciaux seraient donc remplacés par des statuts spécifiques. C'est la partie des vœux directement adressée à la CFDT. Le chef de l'Etat a d'ailleurs évoqué trois fois "la justice" et "le progrès", thèmes chers à Laurent Berger, leader du syndicat réformiste. Le Premier ministre, Edouard Philippe, et le président de la République, Emmanuel Macron, mettent donc un projet de compromis sur la table. Nul doute que les dirigeants de la CFDT ont eu la primeur de cette proposition.

D'ailleurs, depuis hier soir, seuls les syndicats opposés à la réforme se sont exprimés. En particulier la CGT, en pleine offensive médiatique. Du côté de la CFDT, pas un mot. Et par ce silence, le syndicat entend bien signifier qu'il se démarque de la Centrale.

Si Édouard Philippe reste à la barre des négociations, Emmanuel Macron doit désormais montrer qu'il peut rassembler autour de sa politique. La foudre de Jupiter s'est transformée en travaux d'Hercule.