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Alexis Delafontaine , modifié à
Des élus Les Républicains ont déposé une proposition de loi pour "encadrer l'utilisation de l'allocation de rentrée scolaire" et "lutter contre la fraude". L'idée ? Verser cette aide sous forme de bons d'achat, rien que pour des fournitures scolaires. Mais, à gauche et dans les rangs de la majorité, cette proposition est jugée stigmatisante pour les plus pauvres du pays.

Des élus Les Républicains ont déposé une proposition de loi pour "encadrer l'utilisation de l'allocation de rentrée scolaire" et "lutter contre la fraude". Le texte en question prône la mise à la disposition des familles, "pour chaque enfant", d'un "trousseau de fournitures et une allocation de rentrée scolaire sous forme de bons d'achat afin que les familles puissent habiller leurs enfants ou leur acheter les livres et outils nécessaires à leur scolarité". Le texte vise également à "exiger, en tant que prérequis, la production d'un justificatif de scolarité pour éviter la fraude".

"L'allocation de rentrée scolaire est utile et juste", selon Véran

"Cette proposition permet contraire, de par son dispositif, de donner une partie de l'aide aux communes pour acheter des trousseaux de fournitures selon les besoins des enseignants, puis en donnant des bons d'achat pour le reste des sommes aux familles. Cela permettrait d'avoir plus de matériel pour les enfants", explique au micro d'Europe 1 Pierre-Henri Dumont, l'un des signataires.

Il s'étonne de la levée de boucliers du gouvernement. "L’allocation de rentrée scolaire​ est utile et juste ! C’est une aide précieuse pour trois millions de familles pour financer les fournitures des enfants et faire face aux dépenses de rentrée", a notamment tweeté Olivier Véran, porte-parole du gouvernement.

"Une violation permanente de l'intimité des plus pauvres"

"Je ne crois pas qu'il y ait mauvaise utilisation de l'allocation", surenchérit sur Europe 1 le député Nupes Benjamin Lucas. "Personne n'a jamais été capable de démontrer une étude sérieuse qui l'affirme. Je trouve qu'on est face à une question morale. On veut sans cesse contrôler ce que font les plus pauvres de l'argent qui leur est donné pour survivre, qui leur est donné dans le cadre de la solidarité internationale. On ne le fait jamais avec les plus riches. C'est une forme de violation permanente de l'intimité des plus pauvres de notre pays, à qui on explique à longueur de journée qu'ils sont des mauvais parents. Arrêtons avec les fausses polémiques". 

Pour Pierre-Henri Dumont, cette proposition de loi donnerait au contraire "plus de moyens de réussite aux enfants". "Je m'étonne que la gauche et le gouvernement ne partagent pas cet objectif", réagit-il sur Europe 1.