L'AFD est de plus en plus important politiquement 1:48
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Vincent Hervouet
Lors d'élections locales ayant eu lieu jeudi, le parti d'extrême droite allemand AFD a tendu un piège électoral habile à ses adversaires. Résultat : la situation politique en Thuringe, un land de la région de Weimar, est totalement bloquée. 
ANALYSE

La presse allemande parle d'un séisme politique, d'une digue morale qui a cédé. Pour la première fois jeudi, un président de land (les régions allemandes), a été élu grâce aux voix de l'extrême droite, et plus précisément du parti nationaliste AFD. L'indignation est à son comble, mais elle est aveugle.

Pas de majorité claire

Il s'agit d'un scrutin qui a eu lieu à la fin du mois d'octobre dans l'ancienne RDA, dans la région de Weimar. Lors de ces élections, personne n'a obtenu de majorité claire, comme à chaque scrutin depuis quatre ans. La CDU et le SPD se désagrègent un peu plus échec après échec, mais continuent de gouverner en cohabitation à Berlin. Jeudi a eu lieu le troisième tour de cette élection. Le sortant est un syndicaliste de Die Linke, la gauche héritière de la dictature communiste de RDA.

L'AFD avait juré avoir sa tête, et le parti d'extrême droite a tenu sa promesse. Elle présentait son propre candidat, mais c'était un leurre, puisque ses militants ont voté à bulletin secret pour le candidat le mieux placé, un libéral, qui a coiffé le sortant au poteau. Rien n'avait été machiné, pas d'alliance électorale, pas d'accord formel. 

Un piège habilement mené

Après le scrutin, le vainqueur a refusé de gouverner avec l'AFD et la direction de la CDU a réclamé un nouveau scrutin, ce que refuse la CDU locale. Un piège habilement mené par l'AFD puisqu'il divise, il discrédite. Le nouveau président libéral refuse de démissionner, et de son côté, la gauche enrage.