Agnès Buzyn : "Un enfant meurt tous les cinq jours en France de violences familiales, c'est intolérable"

  • Copié
Anaïs Huet
Seal-Evan, 9 ans, a été battu à mort le 16 septembre par sa famille qui entendait lui infliger une "punition" parce qu’il aurait refusé de faire ses devoirs. Sur Europe 1 vendredi matin, Agnès Buzyn a fait état d'une statistique terrifiante.
INTERVIEW

Un petit garçon de 9 ans est mort chez lui fin septembre à Mulhouse après s'être vu infliger une "punition" par son frère et sa sœur, parce qu'il n'aurait pas fait ses devoirs. "Un enfant meurt tous les cinq jours en France de violences familiales. C'est intolérable", a réagi Agnès Buzyn au micro d'Audrey Crespo-Mara sur Europe 1 vendredi matin.

"Favoriser les signalements". "Je souhaite aujourd'hui renforcer notre politique de protection de l'enfance. Nous avons écrit une stratégie pour favoriser les signalements. Nous avons d'ailleurs fait une campagne sur France 2 mardi, à l'occasion de la journée des droits de l'enfant. Chacun peut agir. Il y a le numéro 119 pour signaler quand on a un doute, ce qui permet de mener une enquête", rappelle la ministre de la Santé. Elle déplore qu'aujourd'hui, "trop peu de Français signalent, parce que quelque part, les violences éducatives sont tolérées."

 

>> De 7h à 9h, c'est deux heures d'info avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

Une loi pour dire aux parents "qu'il est interdit de battre ses enfants". C'est pour en finir avec ce mode éducatif archaïque et violent qu'Agnès Buzyn soutient la proposition de loi cosignée par 29 députés afin d'interdire les "violences éducatives ordinaires", qui passera la semaine prochaine à l'Assemblée nationale. "Certains la discréditent en appelant ça 'la loi contre la fessée'. Ce n'est pas une loi contre la fessée. C'est une loi qui dit aux parents, aujourd'hui, qu'il est interdit de battre ses enfants pour les élever", souligne Agnès Buzyn.

La France en retard. "Ces enfants doivent être protégés des violences familiales. On les tolère parce qu'elles ne sont pas clairement interdites. Or, nous sommes un des derniers pays en Europe à tolérer ces violences éducatives", dénonce la ministre. "Cet enfant en est mort, c'est intolérable."