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Margaux Baralon , modifié à
Alors que de nombreux Afghans ont été rapatriés en France après que leur pays est tombé aux mains des talibans, la question de l'examen de leur demande d'asile est sur la table. Pour Valérie Pécresse, présidente d'Île-de-France invité dimanche du "Grand Rendez-Vous", il faut réformer la procédure de droit d'asile.
INTERVIEW

Alors que la situation en Afghanistan est des plus chaotiques, et que la France a rapatrié 2.600 Afghans depuis Kaboul, la question de leur accueil en France est posée. À droite, notamment, on craint des arrivées massives et l'infiltration de terroristes parmi les réfugiés. Invitée dimanche du "Grand Rendez-Vous" Europe 1 / CNews / Les Echos, Valérie Pécresse a repris les mots de Michel Rocard pour répéter que "nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde". Pour éviter de revivre ce qui s'est passé après le début de la guerre en Syrie, à savoir, selon elle, "une immigration de masse", la présidente ex-LR de la Région Île-de-France a donc proposé une "profonde réforme de la procédure du droit d'asile".

Demande d'asile dans les ambassades

"Je propose qu’on généralise l’asile à la frontière", a-t-elle lancé. "C’est une demande obligatoire d’asile dans nos ambassades, soit à Kaboul, sous contrôle onusien", ce qui semble aujourd'hui compromis car plusieurs pays à l'Onu, notamment la Chine et la Russie, y mettront probablement un veto, "soit dans des pays tiers". La candidate à la primaire de la droite pense notamment aux pays voisins de l'Afghanistan, comme l'Iran ou le Pakistan, où certains Afghans se sont déjà réfugiés.

Enjeux sécuritaires

"Cette demande est instruite dans les pays tiers", insiste Valérie Pécresse. "Ou alors on la présente à la frontière, à Roissy." Pour elle, les réfugiés doivent être "placés dans des lieux dédiés où la demande d’asile est instruite en urgence par le ministère de l’Intérieur et l’Ofpra", l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides. Cela permettra ainsi, estime la candidate à la primaire de la droite, d'expulser plus facilement les potentiels futurs déboutés du droit d'asile. "On ne peut pas permettre aux demandeurs d'asile de s'installer parce qu''après, lorsqu'ils seront déboutés, ils ne rentreront pas."

Valérie Pécresse a également pointé des enjeux sécuritaires. Il faut "cribler les personnes qui demandent l’asile", assure-t-elle. "Car il peut y avoir des islamistes qui profitent de ces demandes d’asile pour infiltrer le pays." Ces vérifications sont déjà effectuées aujourd'hui mais "pas assez", selon la présidente Libres! d'Île-de-France.