Annie Genevard 3:31
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Solène Leroux , modifié à
"On voit partout l'affaissement de l'autorité, l'augmentation des violences contre ceux qui incarnent l'autorité publique ou tout simplement le service public", a insisté Annie Genevard, présidente par intérim des Républicains et députée du Doubs, invitée de Lionel Gougelot ce mercredi sur Europe 1.
INTERVIEW

Pour Annie Genevard, présidente par intérim des Républicains et députée du Doubs, la mort du jeune Afghan de 27 ans à Colmar suite à un différend est un signe de l'ensauvagement de la société. "Il ne faut pas avoir peur des mots", a-t-elle dit au micro de Lionel Gougelot, mercredi matin sur Europe 1. "On voit partout l'affaissement de l'autorité, l'augmentation des violences contre ceux qui incarnent l'autorité publique ou tout simplement le service public", a-t-elle assuré, en précisant que "les refus d'obtempérer deviennent monnaie courante".

"Tout ça témoigne d'une situation qui échappe au contrôle des pouvoirs publics et c'est extrêmement préoccupant", a estimé la députée du Doubs. "Il faut vraiment restaurer l'autorité publique, l'autorité de la justice aussi, parce que légiférer, c'est une chose, mais une loi n'a jamais empêché les faits", a-t-elle complété. "Ce qui empêche les faits, c'est la peine, la certitude de la peine. Et on voit bien là que notre pays est incapable de juguler cette violence, en dépit des déclarations du ministre de l'Intérieur." Elle a également déploré que "cette violence s'exerce entre les habitants eux-mêmes", mentionnant des "rixes qui se règlent au couteau ou à la machette".

"Pas de tabou à avoir" sur l'emploi de la force

Concernant les rodéos urbains, qui seraient à l'origine de la mort du jeune homme à Colmar, la présidente par intérim des Républicains estime que la réponse du gouvernement n'est pas adéquate. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé à tous les commissariats de France de procéder à au moins trois opérations anti-rodéos par jour. Mais pour Annie Genevard, il faut "mener des opérations, bien sûr, et les forces de sécurité le font, mais ça ne suffira pas", tout comme "une nouvelle loi n'y changera rien". Selon elle, il faut avant tout "revoir véritablement nos doctrines en matière d'interventions policières" et "ne pas hésiter à aller au contact".

"En France, la poursuite n'est pas autorisée. Si vous ne pouvez pas poursuivre ceux qui se livrent aux rodéos, si votre intégrité physique, voire votre vie, est menacée, lorsque vous tentez d'intercepter, forcément, on constate que la doctrine ici n'est pas adaptée aux faits", a-t-elle asséné.

Et de citer l'exemple de pays voisins pour ce genre de délits. "Il n'y a pas de tabou à avoir, d'autres pays ont adopté d'autres dispositions qui ont mis (...) un frein important à ce phénomène, qui n'existe pas qu'en France. Pourquoi ne pas assumer l'emploi de la force légale, pour autant qu'elle soit proportionnée, quand elle est nécessaire ?", a-t-elle interrogé.