Affaire Benalla : l'approche du Sénat n'a été ni "politicienne" ni "politique", assure Larcher

Gérard Larcher, Bertrand GUAY / AFP 1280
Le Sénat a choisi jeudi de saisir la justice dans l'affaire Benalla. © Bertrand GUAY / AFP
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avec AFP
"Nous ne sommes ni les juges, ni la commission des lois. Nous faisons confiance à l'autorité de justice. Le Sénat exerce uniquement ses missions constitutionnelles", a commenté le président du Sénat.

Le président du Sénat Gérard Larcher (LR) a une nouvelle fois assuré vendredi que la démarche du Sénat de saisir la justice dans l'affaire Benalla n'avait été ni "politicienne" ni "politique", en réponse aux déclarations d'Emmanuel Macron.

"Je peux vous assurer que l'approche qui a été celle du Bureau n'a pas été une approche politicienne, n'a pas été une approche politique, que nous respectons l'expression des uns et des autres mais que tout simplement il fallait respecter l'ordonnance de 1958, en tirer les conséquences sereinement, tranquillement", a-t-il déclaré à l'issue d'une conférence à Sciences Po Lille, boycottée par son homologue à l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM).

"Le Sénat exerce uniquement ses missions constitutionnelles." "Nous ne sommes ni les juges, ni la commission des lois. Nous faisons confiance à l'autorité de justice. Le Sénat exerce uniquement ses missions constitutionnelles", a-t-il ajouté en réaction aux déclarations du président de la République.

Le chef de l'Etat avait évoqué, un peu plus tôt à Bruxelles, "une démarche politique" de la part du Sénat qui a saisi la justice dans l'affaire Benalla, tout en refusant de commenter la décision de la Haute assemblée. "On n'a peut-être pas assez l'habitude des missions de contrôle. Il y en a pourtant eu une vingtaine depuis dix ans au Sénat d'importance (...) C'est le rôle de notre assemblée. Comment voulez-vous ne pas dire le droit ?", a déclaré Gérard Larcher.

Le Sénat a choisi jeudi de saisir la justice non seulement du cas de l'ancien collaborateur de l'Élysée Alexandre Benalla, mais aussi de ceux de trois hauts responsables de la présidence, décision vécue comme une déclaration de guerre par la majorité présidentielle.

"Je fais confiance à Richard Ferrand pour qu'on se retrouve en stéréo." Quant au boycott de Richard Ferrand, Gérard Larcher a estimé que faire cette conférence sur la démocratie représentative et la démocratie participative "à deux voix aurait été naturellement mieux". "Il va falloir que de toute façon on se retrouve à deux voix, c'est nos institutions", a-t-il ajouté. "Je fais confiance à Richard Ferrand pour qu'on se retrouve en stéréo, ce qui ne veut pas dire que nous ne sommes pas à certains moments polyphoniques".