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Michaël Darmon, édité par Grégoire Duhourcau , modifié à
Alors que le Sénat a décidé de saisir la justice des cas d'Alexandre Benalla, Vincent Crase et trois autres collaborateurs d'Emmanuel Macron, l'éditorialiste politique d'Europe 1 Michaël Darmon estime que Gérard Larcher, le président du Sénat, se trouve face à "un dilemme".
ON DÉCRYPTE

Alexandre Benalla, Vincent Crase et Patrick Strzoda, directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, ont-ils fait de faux témoignages devant la commission d'enquête parlementaire ? C'est en tout cas ce que le Sénat suspecte. Jeudi matin, le bureau du palais du Luxembourg a donc pris la décision de transmettre leurs cas à la justice, ainsi que ceux du secrétaire général Alexis Kohler et du général Lionel Lavergne, chef du groupe de sécurité de la présidence.

"Il y a des distinguos qui sont établis" entre les différents cas

Pour les deux derniers cités, le Sénat a simplement décidé de transmettre au parquet la liste des "incohérences" et "contradictions" relevées par la commission d'enquête sénatoriale sur l'affaire Benalla. "Dans les motivations des transmissions au parquet, il y a des distinguos qui sont établis", explique Michaël Darmon, éditorialiste politique d'Europe 1.

Ces décisions ont été prises lors d'un vote à huis clos et à main levée. Vote auquel le président du Sénat Gérard Larcher n'a pas participé. Il devait donc entériner la décision du bureau, sans prendre officiellement position contre l'Élysée. "C'est une manière d'envoyer un message à l'Élysée (...) mais il n'empêche qu'il y a un bras de fer politique qui se joue", précise Michaël Darmon.

Gérard Larcher face à "un dilemme"

Gérard Larcher se trouve donc face à "un dilemme". "À la fois, il doit préserver l'institution qui a travaillé et pointé des dysfonctionnements, qui a prérogative pour saisir la justice", à savoir la commission d'enquête sénatoriale, "et en même temps, il doit lui aussi préserver une relation avec l'exécutif et l'Élysée parce qu'il y a à la clé une réforme institutionnelle importante".

L'objectif pour le Sénat est de préserver le nombre de parlementaires. En conclusion, Michaël Darmon estime donc que l'"on est dans un moment où la droite veut appuyer sur un gouvernement qui a beaucoup de difficultés et un Gérard Larcher, président du Sénat, qui dit : 'Appuyons, mais pas trop'".