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Lionel Gougelot avec CC , modifié à
"S'il n'a plus que ça pour attirer l'attention sur lui, c'est navrant", déplore un supporter d'Alain Juppé, qui était vendredi soir en déplacement dans le Nord. 
REPORTAGE

Nicolas Sarkozy a donc choisi d'aller encore plus loin sur les thèmes de la sécurité et de l'immigration. Invité de France 2 vendredi soir, l'ancien président, candidat à la primaire de la droite, a fait une proposition choc. S'il revient à l'Elysée, il organisera deux référendums dès le mois de juin : l'un pour "suspendre le caractère automatique du regroupement familial", l'autre pour autoriser " l'internement administratif des fichés S les plus dangereux". Mais dans le camp de son principal adversaire, Alain Juppé, cette nouvelle proposition suscite la consternation.

Juppé ne commente pas à chaud. L'ancien Premier ministre était en déplacement dans le Nord vendredi soir. A peine sorti de sa réunion publique, Alain Juppé prend connaissance des dernières propositions de Nicolas Sarkozy. On lit l’exaspération dans son regard, mais pas question pour lui de réagir à chaud. "Je ne les ai pas entendu et je ne réagirai pas tant que je n'ai pas analysé, voilà", déclare-t-il sobrement. 

Ses partisans en revanche... Les fidèles d'Alain Juppé n'ont guère apprécié ce qu'ils considèrent comme une nouvelle surenchère sur les fichés S ou le regroupement familial. "Ça me choque énormément, franchement", confie une supportrice. "On ne sépare pas les familles comme ça, ce n'est pas possible. Vraiment, c'est n'importe quoi de durcir un discours comme ça, c'est abusif. Et c'est pas bon", estime-t-elle. Son voisin hoche la tête : "c'est une surenchère à droite, à l'extrême droite toute. L'internement des fichés S, ce n'est pas respecter l'état de droit. La question est humainement assez odieuse".

"La mayonnaise Sarkozy retombe". Pour se rassurer, nombreux sont ceux qui pensent que ces propositions extrêmes sont le signe, finalement, que c'est la panique dans le camp d'en face. "Je pense qu'aujourd'hui, la mayonnaise Sarkozy retombe un peu, et effectivement, il y a des effets d'annonce qui sont faits comme ça", tempère un militant.

"S'il n'a plus que ça pour attirer l'attention sur lui, c'est navrant", renchérit un autre. "Le référendum n'a pas été créé pour demander l'avis des gens sur tout et n'importe quoi", ajoute-t-il. Et par un effet boomerang, espère un élu, des propositions de ce genre pourraient être de nature à mobiliser encore plus les électeurs modérés en faveur d'Alain Juppé.