Levallois-Perret Balkany 1:31
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, à Levallois-Perret, édité par Thibaud Le Meneec , modifié à
La décision des époux Isabelle et Patrick Balkany de ne pas se présenter à leur propre succession, en mars prochain, agite les débats dans leur ville de Levallois-Perret : rattrapé par la justice, le couple a-t-il raison de quitter le devant de la scène politique locale ? Europe 1 a posé la question aux habitants.
REPORTAGE

Coup de tonnerre dans les Hauts-de-Seine : le maire Les Républicains de Levallois-Perret Patrick Balkany et son épouse et première adjointe Isabelle Balkany ont décidé de ne pas se représenter à la mairie, en mars prochain. Un choix guidé par la réquisition du parquet à leur encontre, qui demande une peine de dix ans d'inéligibilité contre les deux, avec "exécution provisoire". La décision doit être rendue le 4 mars prochain, soit onze jours avant le premier tour des municipales. À Levallois-Perret, l'avenir politique assombri du couple Balkany divise les habitants rencontrés par Europe 1.

"Laisser la place aux autres"

Devant la mairie de Levallois-Perret, les langues se délient plus vite que ces dernières semaines, comme si l’annonce du couple Balkany en avait libéré certains. "Il a fait des bêtises. Il assume", estime une habitante à propos de Patrick Balkany, incarcéré depuis le 13 septembre à la prison de la Santé après deux condamnations pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale. "Maintenant, il faut laisser la place aux autres."

" "Il y a la volonté de nous empêcher de nous présenter" "

Laisser la place aux autres, ce n'est pas exactement l'intention des Balkany, qui soutiennent la liste de la majorité municipale sortante. "Quelles qu'en soient les conséquences, et même si la cour doit être froissée, il y a la volonté de nous empêcher de nous présenter aux élections municipales", dénonce Isabelle Balkany. "La tête de liste a été choisie et déterminée par la majorité municipale : il s'agit d'Agnès Pottier-Dumas, qui était actuellement directrice de cabinet de mon époux." Avec un mot-dièse pour cette campagne : ce sera #TeamBalkany.

Pour beaucoup, la réquisition du parquet va pourtant rendre leur retour quasiment impossible. "Quand on crache en l’air, ça vous retombe forcément sur la gueule", ose Jean-Paul, Levalloisien depuis 50 ans. "Ils se sont pris dix ans d’inéligibilité, ils ne peuvent pas se présenter", tranche Anne, son épouse.

Vers un débat dépassionné ?

Mais les soutiens d’Isabelle et Patrick Balkany ne sont jamais très loin. "Je regrette qu’ils ne soient plus là parce que Levallois sans eux, je ne sais pas ce que ça va devenir", confie Claudie, sous le choc de l'annonce. "C’est un honnête homme qui a travaillé avec sincérité et qui a fait de Levallois une grande ville", renchérit Jean-Marc, son époux. Ce que soutient évidemment Isabelle Balkany : "Ça fait très exactement 36 ans que nous travaillons pour les Levalloisiens, nous n'allons pas laisser cette ville à des incompétents !"

À trois mois du scrutin, le climat politique dans cette ville limitrophe de Paris va-t-il (enfin) se dépassionner ? "On va enfin pouvoir revenir à l’essentiel, à une élection municipale normale avec des projets et des gens qui se présentent et qui vont dire ce qu’ils veulent faire pour la ville demain", espère Patrick.