Villeneuve-sur-Lot vote pour tourner la page Cahuzac

Bernard Barral, ici soutenus par Stéphane Le Foll et Manuel Valls
Bernard Barral, ici soutenus par Stéphane Le Foll et Manuel Valls © MaxPPP
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et Stéphane Place, à Villeneuve-sur-Lot , modifié à
ZOOM - L’élection législative partielle pour remplacer Cahuzac aiguise les appétits du FN et de l'UMP.

Contexte. J-2 avant le premier tour de l’élection législative partielle à Villeneuve-sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne. Quelque 17 candidats s’affrontent pour récupérer le siège de Jérôme Cahuzac, mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale. Parmi eux, les candidats du FN et de l’UMP espèrent bien profiter du scandale et des difficultés de la majorité pour rafler la mise.

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"Je suis le soldat Ryan". La majorité doit mettre fin à la série noire des circonscriptions perdues. Depuis qu'elle est arrivée au pouvoir, elle a en effet perdu les sept scrutions organisés. La mission assignée à Bernard Barral, qui défendra les couleurs du Parti socialiste, est donc claire : s’imposer pour rejoindre le Palais Bourbon et rassurer un peu une majorité brinquebalante. "Je suis le soldat Ryan, c’est ça ? Ce serait bien que l’on gagne, mais on va le faire", espère-t-il au micro d’Europe 1, alors que les sondages font planer le spectre d’une élimination dès le premier tour. Des ministres de poids, Stéphane Le Foll et Manuel Valls sont d'ailleurs venus faire une petite promenade à ses cotés sur le marché local,  il y a moins d'une semaine.

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"On n'a aucune certitude d'être au second tour. Entre l'abstention et la dispersion, la menace du FN est réelle, il y a un vrai risque", a ainsi reconnu Matthias Fekl, secrétaire fédéral du PS, dans Le Monde. Une bataille électorale difficile donc, qui devient presque un argument de campagne pour le candidat socialiste. "J’ai toute l’armée du PS qui regarde avec curiosité ma candidature. Quand je serai à l’Assemblée nationale, tout le monde va me connaître, je n’aurai aucun mal à faire que ce territoire soit connu et reconnu au niveau du gouvernement et du parlement", fanfaronne Bernard Barral.

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Le FN veut en faire un symbole. Mais avant de siéger à l'Assemblée nationale, il va falloir remporter une élection marquée du sceau du scandale Cahuzac. ce qui permet au FN de croire plus que jamais en sa qualification pour le second tour. Etienne Bousquet-Cassagne (photo) porte les chances du parti de Marine Le Pen, venue soutenir sa candidature début mai, avant que Marion Maréchal-Le Pen ne vienne à son tour.  Un signe de l’importance accordée à cette élection. "Dans ce petit bout de France qu’est la circonscription du Lot-et-Garonne, les électeurs ont l’occasion de voter pour Marine Le Pen à travers moi. Il faut que les gens qui ont envie de changement aillent voter. Il ne faut pas s’abstenir sans quoi rien ne sera possible", a confié à Europe 1 le jeune candidat frontiste.

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… l’UMP aussi en embuscade. Le taux de participation, traditionnellement faible pour ce genre de scrutin, sera l’une des clés de ce scrutin. Jean-Louis Costes (photo), le candidat de l’UMP, en a bien conscience. La venue de Jean-François Copé sur ses terres, vendredi, ne peut en ce sens que lui apporter une aide précieuse: "une partielle, c’est déjà une configuration particulière. Alors une partielle ici, avec ce qu’a connu ce territoire… Le phénomène Cahuzac est quelque chose qui n’a pas d’exemple dans notre histoire politique sur les 40 ou 50 dernières années", a-t-il estimé au micro d’Europe 1. Il y a un an, cette circonscription apparaissait comme un fief socialiste, une citadelle imprenable. Aujourd’hui, elle est attaquée de partout.