Vent frais entre Hollande et Poutine

© MaxPPP
  • Copié
, modifié à
Les deux dirigeants ont évoqué les sujets qui fâchent : Syrie, droits de l’homme.

L’objectif. François Hollande a rencontré jeudi Vladimir Poutine en tête-à-tête au Kremlin. Ce premier voyage officiel en Russie du président français ambitionne de resserrer les liens économiques mais aussi personnels entre les deux dirigeants. En clair, tenter de réchauffer des relations glaciales.

>> A LIRE AUSSI : Hollande en mission réchauffement en Russie

Chaud-froid. "Approchez et vous allez sentir cette chaleur ", a lancé le président russe aux journalistes, hilares, lors de leur conférence de presse commune, où les deux hommes semblaient bien petits derrière une table gigantesque et des drapeaux qui ne l'étaient pas moins. "Le président Poutine dit toujours les choses franchement", lui a répondu riant François Hollande. Les apparences sont sauves. Mais les sujets de frictions demeurent.

La Syrie sur la table. Paris et Moscou ne sont en effet pas sur la même longueur d’ondes quant à la résolution du conflit syrien. Le premier exige le départ de Bachar el-Assad, quand le second estime que seuls les Syriens doivent décider du sort de leur pays. Les deux dirigeants ont néanmoins abordé le sujet. "Nous souhaitons le dialogue politique, nous considérons que ce dialogue doit trouver une forme nouvelle pour que toutes les parties s'y retrouvent", a déclaré le président français. "Nous devons imaginer un dialogue politique qui fasse que l'opposition puisse discuter avec une partie qui puisse être acceptable", a-t-il ajouté. Et à en croire le président français, un point commun a été trouvé :

 

La blague du jour. Quand Vladimir Poutine reprend la parole pour évoquer à son tour le dossier syrien, c’est pour manier l’ironie. Et faire passer un message, aussi : "sans une bouteille de vin ou une bouteille de vodka, on n’arrivera pas à trouver une position commune". Sourire crispé de François Hollande. Peut-être "grâce à une bouteille de Porto", a rebondi le chef de l'Etat français.

Et les droits de l’Homme ? Elle a pris la parole, timidement, puis s’est presque excusée de poser la question. Mais cette jeune journaliste russe a osé demander à François Hollande ce qu’il pensait du respect des droits de l’Homme en Russie. Exercice d’acrobate pour le président français : "la question des droits de l’homme est présente dans toute notre politique étrangère. Partout où je vais, j’évoque cette question avec franchise et lucidité. Je n’ai pas à juger, je constate ", a louvoyé le président français. Quant à Vladimir Poutine, il a juré de son côté que "le sujet n'est pas tabou" dans son pays mais qu'il ne croit pas que la Russie en 2012 ait été "particulièrement originale. [...] Dans tous les pays en campagne électorale les revendications, les affrontements et les critiques sur d'éventuels abus se font plus vives sur le sujet".