Valérie Trierweiler, future Première dame

Valérie Trierweiler n'en a pas encore une idée bien précise de sa fonction de Première dame.
Valérie Trierweiler n'en a pas encore une idée bien précise de sa fonction de Première dame. © Reuters
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Mounia Van de Casteele et François Coulon, correspondant dans l'Ouest , modifié à
PORTRAIT - La journaliste est la compagne de François Hollande.

Nom : Trierweiler. Prénom : Valérie. Fonction : (future) Première dame.  Journaliste politique, la compagne de François Hollande va désormais "passer de l'autre côté du miroir", compte tenu de son nouveau rôle aux côtés du Président de la République.

Elle grandit dans une ZUP angevine

Ce destin, cette élégante brune de 47 ans au style classique dit que "non, bien sûr" elle ne l'avait pas prévu. Issue d'une famille angevine "qui n'avait pas beaucoup d'argent", Valérie née Massonneau grandit dans une maison HLM d'un quartier populaire d'Angers. Ce que confirme l'une de ses professeurs d'histoire-géographie qui se souvient au micro d'Europe 1 : "elle a vécu dans une ZUP (zone à urbaniser en priorité, ndlr) toute sa jeunesse. Ce sont des quartiers défavorisés".

Valérie Trierweiler est la cinquième de six enfants. "Et une famille nombreuse, ce sont des souvenirs heureux, dans ce quartier, où il y avait plein d'enfants, où nous jouions sur les trottoirs", confie-t-elle.

A 18 ans, son bac littéraire en poche, Valérie part faire ses études à la Sorbonne, à Paris. En 1988, après un DESS en sciences politiques, elle décroche un premier job à la revue Profession Politique. L'année suivante, elle est engagée chez Paris Match. Elle entame alors sa carrière de journaliste politique. Et sa mission consiste notamment à couvrir le Parti socialiste. C'est dans ces conditions qu'elle a rencontré pour la première fois François Hollande, il y a 23 ans.

Ce n'est pas le coup de foudre immédiat. Mais ça le deviendra au fil des années. Leur "vraie relation" commencera en 2005, après des années "de grande complicité". Pour celle qui a écrit dans Paris Match, en 2004, le portrait de "l'homme normal", c'est indéniablement leur passion commune pour la politique qui les a liés.

En 2010, le changement

C'est seulement en octobre 2010 que Valérie Trierweiler se retrouve sur le devant de la scène. "Valérie est la femme de ma vie", clame dans Gala François Hollande, qui s'est "officiellement" séparé de Ségolène Royal en 2007, juste après la défaite de sa compagne à la présidentielle. L'ex-premier secrétaire du Parti socialiste est à cette période en pleine traversée du désert. La journaliste doit alors passer de "spectatrice engagée" à l'une des actrices de la campagne. Ce qui n'a pas été simple pour elle. Elle a dû troquer une émission politique qu'elle animait sur Direct 8, contre une autre, consacrée à des portraits d'artistes "Itinéraires", après la primaire socialiste.

"Quel choc de se découvrir à la Une de son propre journal. Colère de découvrir l'utilisation de photos sans mon accord ni même être prévenue", s'indigne-t-elle le 8 mars sur Twitter. Ce jour-là, son employeur, publiait un dossier intitulé : "L'atout charme de François Hollande, Naissance de leur amour. Récit".

Une épreuve qui est d'autant plus violente que Valérie Trierweiler se veut discrète. " Je n'ai pas de désir particulier de me mettre en avant", avouait-elle à Gala.

Mais la journaliste n'en demeure pas effacée pour autant et s'est engagée aux côtés de son compagnon dans la campagne présidentielle. Elle disposait même d'un bureau au QG de campagne du 59, avenue de Ségur, dans le 7e arrondissement de Paris. Valérie Trierweiler dit donner son avis "sur la forme et sur le fond". On lui attribue notamment le nouveau look de François Hollande qui, avant de briguer la présidence, a perdu dix kilos.

Une Première dame, discrète et moderne

Comment appréhende-t-elle son rôle de Première dame ? Pour l'instant, Valérie Trierweiler n'en a pas encore une idée bien précise. Mais elle envisage en tout cas d'inscrire cette fonction dans la modernité. Aux antipodes de la vision de Bernadette Chirac pour qui cette mission consistait à être "la maîtresse de maison de l'Elysée". "Première dame, c'est un second rôle", ajoute celle qui dit apprécier le style de l'épouse de François Mitterrand, Danielle, "entre le dévouement et l'engagement". "Dans les meetings de campagne, des femmes venaient me voir, y compris des femmes très âgées, pour me dire : 'gardez votre indépendance, c'est un beau message pour nous, les femmes'. Cela correspond aussi aux valeurs de la gauche. A celles que je porte donc", confie-t-elle.

Florence, l'une de ses amies d’enfance, estime sur Europe 1 que "ce n'est pas quelqu’un qui aurait écrasé les autres pour y arriver. C’est quelqu'un de simple au contraire, timide même sûrement". Aujourd'hui, elle appelle celle qui va devoir la Première dame à "ne pas oublier d’où elle vient" et lui recommande de "rester quelqu'un proche des autres".

"Elle mérite sa place", confirme l'un de ses oncles au micro d'Europe 1. Au lendemain de l'élection de François Hollande à la tête de la France, il dépeint sa nièce comme une femme "pleine de dynamisme et intelligente". Il assure qu'elle est "tenace, opiniâtre et travailleuse". Et ajoute : "moi je ne lui vois que des qualités".

Une union avec le Président ?

Une chose est sûre, elle est et restera "une passionnée d'information". Et elle compte bien rester indépendante financièrement afin d'élever ses trois fils de 15, 17 et 19 ans, nés de son mariage avec Denis Trierweiler, rencontré chez Paris Match, et dont elle a gardé le nom après leur divorce. Côté mariage, Valérie Trierweiler reste aussi évasive que son compagnon. Mais en tout cas, si noces il y a, ça ne sera pas pour le protocole.