UMP : le jour le plus long

Jean-François Copé a été élu président de l'UMP.
Jean-François Copé a été élu président de l'UMP. © Reuters
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Charles Carrasco , modifié à
RETOUR SUR – Durant toute la journée de lundi, les camps Copé et Fillon ont revendiqué la victoire.

Et le vainqueur est ? Jean-François Copé d'une courte tête, avec 98 voix d'avance, selon la Commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales (Cocoe) qui l'a annoncé lundi soir, vers 22h40.

Depuis dimanche, l'UMP et la Cocoe entretenaient le suspense sur le nom du nouveau président de l'UMP. Mais dans l'attente des résultats définitifs, les deux candidats ainsi que leurs lieutenants ont tiré à boulets rouges sur le camp opposé durant toute la journée. Europe1.fr revient, dans les grandes lignes, sur l'ubuesque journée de l'UMP.

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• La guerre des nerfs. Après une nuit où toutes les rumeurs sur les scores des deux candidats ont circulé, les principaux leaders de la droite ont occupé le terrain, les antennes et les plateaux télé. 8h40 : Jean-François Copé, sur BFM TV et RMC, n'en démord pas et réaffirme, sans sourciller, qu'il a gagné cette élection et accuse l'autre camp de "bourrage d'urnes".  Pour Valérie Pécresse, ex-ministre de Sarkozy et soutien de Fillon, cette situation est "ridicule", dit-elle sur Europe 1 et accuse Copé de s'être "précipité" dans l'annonce de sa victoire. Pendant ce temps, Christian Estrosi et Laurent Wauquiez se démènent devant les caméras et se disent confiants pour François Fillon.

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• La Cocoe sous les projecteurs. Après une courte nuit, les membres de la commission ont repris leurs travaux. Et toute la journée, les leaders de l'UMP ont été suspendus au moindre signe favorable en provenance de la Cocoe. Des représentants des deux camps assistent aux réunions. A la mi-journée, la Cocoe a validé les résultats d'une soixantaine de départements. Mais dans le deux camps, tout le monde sait que la fédération des Alpes-Maritimes, où il y a beaucoup de militants UMP, peut faire basculer l'élection. A 20h51, la Cocoe finit par se réunir à huis clos afin de délibérer.

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• Les soupçons de fraudes. Fraudes, bourrages d'urnes, signatures… Les deux camps agitent toutes les irrégularités constatées dans les bureaux de vote. A Nice justement, les assesseurs ont détecté une anomalie arithmétique portant sur 128 bulletins de vote dans le bureau de vote de la plus importante circonscription. Celle-ci aurait voté en masse pour François Fillon. Mais l'écart entre le nombre d'enveloppes de vote et les signatures sur les cahiers d'émargement est de 128. Certains votants seraient partis sans signer après avoir mis leur bulletin dans l'urne. Mais cette affaire agace les militants.

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• La tentation d'une autre voix. Devant l'imbroglio politique que constitue ce vote à la présidence de l'UMP, certains leaders de la droite avancent leurs billes. 18h20 sur Europe 1, l'ex-ministre des Affaires étrangères Alain Juppé dit vouloir "contribuer à la réconciliation" et se dit est prêt à apporter sa contribution. François Bayrou du MoDem creuse son sillon au centre : il y a une "double fracture", à droite avec la crise à l'UMP, mais aussi à gauche, avec "le virage pris par le président Hollande". Pour Jean-Louis Borloo, cette crise montre la "pertinence" de l'UDI, le parti centriste qu'il vient de créer. Louis Aliot, le vice-président du Front national, se frotte les mains car, dit-il, certains "rompront avec leur ancienne famille pour se battre à nos côtés".

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