UMP : le Sage Sarkozy est-il allé trop loin ?

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Fabienne Cosnay , modifié à
ZOOM - C'est l'avis de 2 parlementaires PS. Ils demandent la saisie de Jean-Louis Debré.

L'info. La sénatrice socialiste Laurence Rossignol et le député PS Christian Paul demandent lundi aux présidents des deux chambres de saisir le président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré. Les deux parlementaires estiment que Nicolas Sarkozy, membre de droit du Conseil constitutionnel, viole son devoir de réserve en prenant position sur la crise à l’UMP.

Le règlement du Conseil constitutionnel. Les membres de la rue de Montpensier “s’interdisent de prendre aucune position publique ou de consulter sur des dossiers” susceptibles d’être abordés par le Conseil constitutionnel. Or, depuis le début du psychodrame à l'UMP, Nicolas Sarkozy n'a fait aucune déclaration publique. On ne peut donc pas considérer qu’il a enfreint le règlement des Sages.

>>> Retrouvez la démonstration point par point de Laurent Guimier :

 

"Hypocrite" pour Rossignol et Paul. L'argument selon lequel "en l'absence de déclaration publique et directe, l'indépendance serait respectée," est "fondé sur une interprétation restrictive" et il est "d'une grande hypocrisie", estiment pourtant les deux parlementaires."Faire dire et laisser dire, sans  jamais démentir, n'est pas plus respectueux de l'indépendance que dire", écrivent les deux parlementaires.

Ce qu'a déjà dit Debré. Le président du Conseil constitutionnel avait indiqué mercredi que Nicolas Sarkozy avait tout à fait "le droit de déjeuner" avec son ancien Premier ministre. "Pour l'instant, on ne lui prête que des propos rapportés", avait souligné Jean-Louis Debré, "mais si cela devenait public, je serais contraint de le rappeler à l'ordre".Nicolas Sarkozy menace de dire "publiquement" que les deux prétendants à la présidence de l'UMP sont "disqualifiés" pour diriger le parti, faute d'accord d'ici mardi. Une position publique qui deviendrait alors incompatible avec le règlement du Conseil Constitutionnel.