UMP : c'est quoi ce groupe pro-Fillon ?

François Fillon a annoncé mardi lors d'une conférence de presse la création d'un groupe parlementaire autonome.
François Fillon a annoncé mardi lors d'une conférence de presse la création d'un groupe parlementaire autonome. © REUTERS
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ZOOM - François Fillon a annoncé la création d’un groupe parlementaire sécessionniste mardi.

• L’info. François Fillon, qui conteste plus que jamais l’élection de Jean-François Copé à la tête de l’UMP, a annoncé mardi la création d’un groupe parlementaire autonome à l’Assemblée et au Sénat.

• A quoi ça va servir ?  L’objectif de cette nouvelle formation est d’obtenir de la part de Jean-François Copé un nouveau vote "dans les trois mois sous contrôle d'une commission indépendante". Il s’agit surtout de dispose d’un redoutable instrument pour mettre la pression sur le président contesté de l’UMP. Et accessoirement, de compter les forces en présence.   

• Comment s’appelle-t-il ? "Rassemblement UMP", tel est le nom choisi par François Fillon et ses troupes pour ce groupe pourtant sécessionniste. Ce nom existe déjà, c’est celui du parti affilié à l'UMP en Nouvelle-Calédonie, qui a adopté l’appellation en 2004. Et cela pourrait bien être tout sauf une coïncidence.

François Fillon pourrait en effet se voir octroyer, via ce "Rassemblement UMP" calédonien, une part des dotations promises à l’UMP dans son entier pour l’année 2013. Ces dotations sont calculées en fonction du nombre de parlementaires ayant déclaré se rattacher à un parti avant le 30 novembre de l’année précédente, à condition que ce parti ait présenté en son propre nom des candidats aux dernières élections législatives. Particularité de l’outre-mer oblige, le "Rassemblement UMP" calédonien rempli ces conditions.

• Quelle manne financière ? Elle dépend du nombre de députés et sénateurs qui auront donc décidé de se rattacher officiellement au nouveau groupe. En 2012, un député ou un sénateur rapportait la bagatelle de 42.228 euros d’argent public à son parti. Cette même année, l’UMP non divisée a donc touché 13,7 millions d’euros pour ses 325 parlementaires. Ce pourrait être près de deux fois moins en 2013. Si François Fillon parvient en effet à rallier 120 parlementaires, "Rassemblement UMP" touchera plus de 5 millions d’euros. Un levier de pression loin d’être négligeable.

• Combien de députés ? Pour le moment, le Rassemblement-UMP, présidé par François Fillon, comprend 68 membres (dont un apparenté), dont la liste a été publiée mercredi matin au Journal officiel, tout comme sa déclaration politique. Ce groupe pourrait toutefois s'étoffer dans les heures à venir. En tout, 194 députés UMP ou apparentés siègent à l’Assemblée nationale.

• Et au Sénat ? Un nouveau groupe ne semble en revanche pas en préparation dans la Chambre haute. "Non, puisque nous avons déjà la majorité", s’est contenté de répondre Gérard Longuet, sénateur UMP de la Meuse. Le Sénat compte 131 sénateurs UMP sur un total de 347 élus.

Pour rappel, au cours de la campagne, le monde.fr avait comptabilisé les soutiens des parlementaires à l’un ou l’autre des candidats. 83 députés et 71 sénateurs s’étaient prononcés en faveur de François Fillon, contre 72 députés et 28 sénateurs pro-Copé.