UMP : Fillon saisit la commission des recours

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et avec agences , modifié à
RESUME - Les échanges d’amabilité se sont poursuivis à l’UMP vendredi, sans solution concrète.

# L’essentiel

• Les deux parties ont accepté la médiation d’Alain Juppé, mais restent en désaccord sur les modalités
• Jean-François Copé souhaite que la Commission nationale des recours travaille sous la surveillance d’Alain Juppé
• François Fillon a finalement saisi la Commission des recours "conformément à la demande formulée par Alain Juppé"
• Les échanges verbaux restent très violents

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# Le minute par minute

 Merci de l'avoir suivi avec l'équipe d'Europe1.fr qui a contribué à l'animer durant toute la journée.

20h37 : Pour Alliot-Marie, "les choses doivent se régler en interne" : L'ex-ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie a estimé, dans une interview à paraître samedi dans la République des Pyrénées, que la crise au sein de l'UMP doit  "se régler en interne, en face-à-face, calmement" et  qu'il faut "cesser de lancer par médias interposés des attaques les uns contre les autres". "Il faut que leur volonté soit respectée" et que "la décision soit bien celle des militants et non pas celle de 4 ou 5 personnes qui décident sur un coin de table de l'avenir du parti", souhaite l'ancienne députée des Pyrénées-Atlantiques qui n'avait pas pris position pour un candidat avant le vote.

. François Fillon a saisi vendredi la commission nationale des recours de l'UMP, "conformément à la demande formulée par Alain Juppé", à propos d'"erreurs et irrégularités" lors du scrutin pour la présidence de l'UMP, a annoncé son directeur de campagne, Eric Ciotti.

18h30 : une image dégradée. Selon un sondage BVA pour i>Télé diffusé vendredi, Jean-François Copé obtient désormais 26% d'opinions positives auprès des Français (-22 points) , et François Fillon 52%. (-11 points).  Auprès des sympathisants UMP, Jean-François Copé perd 15 points à 64% d'opinions positives et François Fillon 13 points à 76%.

17h20 : Copé ne veut pas se "faire voler sa victoire". "Je suis d'une bonne volonté réelle, j'ai accepté" la médiation d'Alain Juppé "par ouverture, pour que la situation bouge", mais "je n'accepterai jamais qu'on truande un vote", qu'on "me vole ma victoire", a déclaré le député-maire de Meaux devant quelques journalistes. Sa conclusion : "il est hors de question" de "céder du terrain" aux fillonistes, qui refusent, selon lui, "le respect des statuts" et font "une démarche désespérée" en ne reconnaissant pas la légitimité de "la commission nationale des recours"

16h50 : Mamère juge Sarkozy responsable. Le député écologiste a estimé que l'ancien président Nicolas Sarkozy était "la cause" du chaos à l'UMP pour avoir "divisé son parti", amenant une frange à "braconner sur les terres du Front national". Et de conclure : "Voila un homme qui a divisé le pays, fait imploser son parti, je ne vois pas très bien comment il pourrait revenir après avoir laissé le chaos. Il est éminemment responsable".

. L’ancien président a, selon Le Monde, appelé tous les protagonistes du psychodrame qui se joue à l’UMP. Vendredi, il a même reçu dans ses bureaux du VIIIe arrondissement de Paris l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.

15h20 : Juppé ne parlera plus. Après les réactions de Fillon et Copé suite à sa conférence de presse matinale dans laquelle il a posé les conditions de sa médiation, l’entourage d’Alain Juppé a fait savoir que celui-ci ne s’exprimera plus avant l'entrevue qu'il aura avec eux dimanche soir à Paris.

13h51. Copé rejette le retrait des pro-Copé et pro-Fillon de la Commission. Jean-François Copé a estimé vendredi que la demande d'Alain Juppé de retrait des pro-Copé et pro-Fillon de la commission des recours du parti n'était "pas valide", a-t-il déclaré devant quelques journalistes. "C'est le seul point qu'on ne peut accepter" dans les demandes du maire de Bordeaux "car juridiquement ce n'est pas possible. Ce sont des statuts qu'il a faits lui. Il en a pris acte" lors d'une conversation téléphonique où M. Copé a accepté sa proposition d'une rencontre à trois avec François Fillon, qui aura lieu "dimanche à 19 heures" dans un lieu non précisé.

Le député UMP Yannick Favennec. 630420

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13h30 : Un député quitte l'UMP pour l'UDI. Yannick Favennec, élu de la Mayenne qui soutenait François Fillon, a annoncé dans Ouest France son départ à l'UDI. "Ce n’est pas moi qui change de parti. C’est mon parti qui a changé. Je reste fidèle à mes valeurs", a-t-il commenté

13h20 : Dati juge que l’"on ne peut pas destituer" les membres de la commission des recours. L'ex-garde des Sceaux, proche de Jean-François Copé, a répondu vendredi à la condition posée par le fondateur de l’UMP. "Quand (Alain Juppé) dit qu'il faut que les membres de la commission de recours partent, je ne sais pas comment il fait. Les membres sont élus par le Conseil national ! Moi, je vous renvoie même à Jean-Pierre Raffarin, qui est président du Conseil national", a-t-elle déclaré à la presse dans les couloirs du siège de l'UMP. "Vous ne pouvez pas destituer des gens qui ont été élus, sinon ce n'est plus de la démocratie. Un parti ne s'affranchit pas des statuts", a ajouté la députée européenne. 

. L'entourage de Jean-François Copé a fait savoir que ce dernier refusait que la composition de la commission des recours soit revue, une condition sine qua non posée par Juppé. En revanche, "Jean-François Copé a téléphoné à Alain Juppé et il lui a dit oui à la rencontre" à trois qu'il proposait avec son rival, et ils se sont mis d'accord pour une rencontre "dimanche 19H00", a assuré un membre de son entourage.

Yannick Paternotte a annoncé dans un communiqué et à l'AFP que son instance se réunirait dimanche à 9h30, laissant entendre qu'il ne se dessaisirait pas, contrairement à la demande d'Alain Juppé. "Nous entendons exercer nos responsabilités", a-t-il déclaré

12h15. Fillon accepte les conditions de Juppé. L'ex-Premier minsitre l'a confirmé sur Twitter.

12h09. Juppé appelle au "respect réciproque". Lors d’une conférence de presse, Alain Juppé a appelé les deux camps en présence à l’UMP au "respect réciproque". "Je demande à Jean-François Copé et François Fillon de demander à leurs lieutenants respectifs de s’abstenir d’attaques personnelles en attendant le dépôt des conclusions de la médiation", a déclaré le maire de Bordeaux.

Alain Juppé, très ferme, a posé ses conditions pour la poursuite de sa médiation. D'abord, il veut rencontrer le président de la Commission nationale de recours avant que celle-ci ne commence à travailler. Il veut aussi que tous les membres de ladite commission qui ont pris partie pendant la campagne "se déportent". Le maire de Bordeaux a réclamé de rencontrer François Fillon et Jean-François Copé ensemble, avant dimanche soir. Enfin, il a a appelé les deux camps à cesser leurs invectives.

 Seul vaut "le verdict de la commission nationale des recours, sous le regard attentif et impartial de la médiation Juppé", a déclaré Jean-François Copé, jugeant que François Fillon, en refusant ce verdict, se place "dans l'illégalité".

11h48. Copé "déboussolé, indigné, choqué". Jean-François Copé a réagi vendredi en conférence de presse au refus exprimé par François Fillon de s’en remettre à la Commission nationale des recours. "Je sais que vous êtes déboussolés, indignés, choqués", a-t-il déclaré, s’adressant aux militants. "Moi aussi, je le suis profondément". Le président contesté de l’UMP a ensuite confirmé qu’il s’en remettait à la Commission des recours, sous la surveillance d’Alain Juppé ce que le maire de Bordeaux, jure-t-il, a accepté. Alors que François Fillon avait déclaré qu’un parti politique n’est pas la mafia, Jean-François Copé a dénoncé "des mots extrêmement blessants et injurieux pour notre famille politique."

10h23. Des militants quittent l'UMP. "Dégoûté" par le spectacle donné par les leaders de l'UMP, certains militants ont décidé de déchire leur carte d'adhérent; C'est le cas de William, un jeune Parisien, interrogé par Europe 1 : 

D'autres n'hésitent pas à afficher leur carte découpée sur Twitter :

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9h51.Sur les adhésions, Borloo s'est un peu emballé. Jeudi, Jean-Louis Borloo avait évoqué plus de 1.280 adhésions en une nuit, évoquant la crise de l’UMP comme déclencheur. Après vérification auprès de l’UDI, il s’agit en fait de 1.280 internautes qui ont rempli le bulletin d’adhésion en ligne, mais n’ont pas versé de cotisation. Ils ne peuvent donc pas être pris en compte dans l’effectif militant global de l’UDI. Par ailleurs, selon les informations d’Europe 1, un peu plus d’un mois après sa création, le parti centriste compte précisément 5.398 adhésions fermes, à jour de cotisation. Le chiffre est avancé par l’entourage de l’ancien ministre de l’Ecologie.

9h35. Le Pen : l’UMP est finie. Le Front national n’en finit plus de se frotter les mains. "L'UMP est le syndicat de défense des intérêts électoraux de ceux qui y participent, et c'est la raison pour laquelle elle vole en éclats, car les ambitions sont en train de s'entrechoquer", a jugé Marine Le Pen sur BFMTV. "Ceux qui arrivent tous avec l'oeil mouillé : ‘nous pensons à la souffrance des adhérents’ et deux secondes après... +Pourris ! Voleurs ! Tricheurs !+, dans des termes jamais utilisés dans un parti politique, au sein du même camp." "Comment voulez-vous que ces gens-là continuent de travailler ensemble ?", se demande-t-elle. "Oui je crois que l'UMP est finie d'ores et déjà", affirme la présidente du parti d'extrême droite.

Loin de calmer le jeu, l’ancien Premier ministre a utilisé des mots très durs pour critiquer en creux le camp d’en face, celui de Jean-François Copé, et refuser l’intervention de la Commission nationale des recours. "Un parti politique, ce n'est pas une mafia", a déclaré l'ancien Premier ministre sur RTL. "Ce n'est pas un endroit où on peut étouffer les affaires, refuser de dire la vérité". "Dans cette campagne, il y a eu beaucoup d'accents très mâles sur la nécessité d'une société d'autorité de respect des valeurs républicaines", a-t-il ajouté. "J'entends souvent dire : on est une famille et dans une famille, on n'étale pas ses différends. Cela ressemble étrangement à la notion d'une mafia", a expliqué le député de Paris.

8h07. Fillon refuse encore la de commission des recours. François Fillon a toujours fait part de sa défiance vis-à-vis d’une instance qu’il considère acquise à la cause de son adversaire. Ce en qui il n’a pas tout à fait tort.

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Interrogé sur le schéma souhaité par son adversaire - premier verdict de la commission des recours, puis l'intervention d’Alain Juppé, le député de Paris a tranché : "c'est une solution que je n'accepte pas et qu'à mon sens, Alain Juppé ne peut pas accepter".

7h59. Nouvelle charge de Fillon contre Copé. François Fillon en a rajouté une couche sur le camp de son adversaire. L’ancien Premier ministre a affirmé qu’"on ne peut pas avoir confiance en les statuts d'un parti dont le président s'est autoproclamé dimanche soir, alors même que la commission n'avait pas commencé à décompter les voix". Pas confiance non plus dans un "parti dont la commission de contrôle nous dit froidement qu'oublier trois départements, ce n'est pas grave". Pas confiance, enfin, dans "un parti dont un salarié a tenu une conférence de presse invraisemblable, brandissant des documents auxquels il n'a pas accès, auxquels je n'ai pas accès", a-t-il martelé, en allusion aux déclarations de Jérôme Lavrilleux, directeur de cabinet de son ennemi intime.

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7h55. Dati : "les statuts, rien que les statuts, toujours les statuts". Rachida Dati, soutien de Jean-François Copé a appelé au respect des statuts du parti. "Ce qui me choque, c’est qu’il y a des règles", a rappelé l’ex-ministre de la Justice sur Europe 1. "La commission des recours a été saisie par Jean-François Copé, qui n’était pas obligé de le faire. Tous les résultats vont être examinés, et on saura où il y a eu des fraudes, et de quelle ampleur".

"Les statuts, rien que les statuts, toujours les statuts", a insisté Rachida Dati, rappelant que la commission présidée par Alain Juppé n’aurait qu’un rôle d’observation. "Il va uniquement vérifier si le travail de la commission de recours se fait dans de bonnes conditions, c’est tout", a-t-elle assuré.