Trierweiler règle son pas sur le pas d’Obama

Au moins en apparence, Michelle Obama et Valérie Trierweiler ont semblé parfaitement s'entendre ce week-end à Washington. © REUTERS
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La First Lady américaine a délivré des conseils à la compagne de François Hollande, impressionnée.

Avant même de se rencontrer, Valérie Trierweiler et Michelle Obama avaient en commun la volonté de dépoussiérer, dans leur pays respectif, le rôle officieux de Première dame. Et quand les deux femmes se sont rencontrées le week-end dernier aux Etats-Unis, en marge de la visite de François Hollande, elles ont multiplié les embrassades et les accolades pour afficher leur complicité. "C'est vraiment l'une des personnes qui m'a le plus impressionnée dans toute ma vie. Elle a une présence incroyable, un charisme impressionnant", a ainsi affirmé la première dame française.

Surtout, celle que la presse américaine a surnommé la "First Girlfriend", car elle n’est pas mariée au président français, a assuré sur Twitter avoir apprécié les "précieux conseils" de son homologue.

Michelle Obama a accédé à sa fonction en janvier 2009, plus de trois ans avant Valérie Trierweiler. Et la compagne de François Hollande avait dit au Times le 10 mai quelle admiration elle portait à l’épouse du président américain. "Je ne ‘en crois ni mes yeux ni mes oreilles", avait-elle répondu quand on la comparaît à Michelle Obama. Dans la même interview, elle disait aussi vouloir s’inspirer davantage de l’action de Danielle Mitterrand que celle de Bernadette Chirac et Carla Bruni. C’est-à-dire se positionner résolument dans l’action.

Pas préparées à la passivité

Et à ce titre comme à d’autres, Michelle Obama est l’exemple à suivre pour Valérie Trierweiler. Pour les deux femmes, il est ainsi hors de question de rester inactive dans l’ombre de leur président de mari. Les carrières des deux femmes ne les ont pas, il faut dire, préparées à une quelconque passivité.

Michelle Obama fut ainsi pendant longtemps avocate dans le cabinet Sidley Austin, à Chicago. C’est d’ailleurs là qu’elle vit débarquer un jour un jeune stagiaire prénommé Barack. Parallèlement, elle fut aussi également assistante du maire de Chicago, Richard Daley, de 1989 à 2011, mais aussi, à partir de 2002, directrice générale des affaires communautaires l'hôpital de l'Université de Chicago. Sans oublier une action associative pleine, via plusieurs associations en direction des jeunes, le tout en s’occupant des deux filles du couple, nées en 1998 et 2001. Une carrière brillante donc, mais qu’elle a décidé de mettre entre parenthèse pour suivre son mari à Washington.

Valérie Trierweiler a également une carrière bien remplie. Journaliste politique à Paris Match depuis le début de sa carrière en 1989, elle décide de ne plus aborder ce sujet en octobre 2011, après la désignation de François Hollande comme candidat du PS après les primaires socialistes. Idem pour ses émissions politiques qu’elle présentait depuis 2005 sur Direct 8. Des renoncements, donc.

"Je ne serai pas une potiche"

Mais contrairement à Michelle Obama, Valérie Trierweiler n’entend pas abandonner sa carrière. "J'ai besoin de gagner ma vie, j'ai trois enfants à charge", a-t-elle rappelé mi-mai dans Elle, évoquant ses trois fils, né d’un second mariage, avant sa relation avec François Hollande. "Mon indépendance financière est, comme pour des millions de Françaises, une réalité concrète et une priorité", poursuivait-elle. Reste à savoir si elle poursuivra la présentation de son émission de portrait, Itinéraires, toujours sur Direct 8.

Car malgré les difficultés inhérentes au fait d’être la compagne du président de la République, Valérie Trierweiler vaudrait être première dame "tout en menant une vie de femme active", disait-elle dans Elle. "Je veux bien représenter l'image de la France, faire les sourires nécessaires, être bien vêtue, donner une belle image, mais il ne faudra pas que ça s'arrête là. Je ne serai pas une potiche", insistait-elle dans Times quelques jours plus tard.

© MAX PPP

Là encore, la journaliste pourra suivre l’exemple de Michelle Obama. Car si la First Lady joue parfaitement son rôle dans les cérémonies protocolaires ou dans les médias, elle pèse aussi de tout son poids sur les décisions de son président de mari.  En juin 2009, quelques mois après son, investiture, Michelle Obama a ainsi réorganisé son équipe, car elle n’avait pas assez d’influence sur la chose publique à son goût. Dans un récent ouvrage, la journaliste Jordi Kantor relate comme elle a poussé son mari à s’humaniser dans les médias et à soutenir des "initiatives ambitieuses mais impopulaires" comme la réforme de l'assurance-maladie et de l'immigration.

Le caractère de Trierweiler

Et elle n’hésite pas, sur des questions sensibles, à s’opposer aux collaborateurs de son mari. Celle qui est parfois surnommée "le Roc" tant elle peut se montrer inflexible partage d’ailleurs ce fort caractère avec son homologue française. Valérie Trierweiler a de son côté montré à maintes reprises qu’elle n’était pas femme à se laisser faire. Quand Paris Match, l’un de ses employeurs, l’avait placée en Une, elle avait publiquement laissé éclater sa colère, sur Twitter.

 

Plus récemment, quand il s’est agi de refouler Julien Dray du pot de victoire de François Hollande, au QG de campagne, elle s’y est collée sans vergogne. "Tu n’as rien à faire ici, tu sors", a-t-elle lancé au député de l’Essonne.

Valérie Trierweiler n’avait pas apprécié que Julien Dray, quelques jours avant le second tour, invite à son anniversaire, dans un restaurant parisien, l’embarrassant Dominique Strauss-Kahn, en présence de membre de la campagne de François hollande. La soirée, surnommée "le dîner de cons" par une partie de la presse, avait rendu le candidat socialiste furieux. Et sa compagne tout autant.

A l’Elysée, ce caractère bien trempé pourrait faire des étincelles. Pendant la campagne présidentielle, elle est peu à peu sortie de l'ombre pour entrer dans la lumière, influençant de plus en plus son compagnon. C’est ainsi elle qui a imposé les accordéons à Tulle le soir de la victoire. Mais c’est surtout elle qui a poussé le désormais président à se lancer en 2009. "Soit tu penses que tu es le meilleur, et tu y vas. Soit, tu penses qu'un autre est meilleur que toi, et tu n'y vas pas", avait-elle asséné à son compagnon selon un dialogue rapporté par Le Monde. "Je suis le meilleur!", avait répondu François Hollande. "Alors, vas-y!", avait tranché la première dame.