Ils vivent à moins de cinquante mètres de grands axes routiers, souffrent de problèmes respiratoires et attribuent leurs maux à la pollution automobile. En 1996, 99 habitants de Tokyo, bientôt rejoints par des centaines d'autres victimes, ont ainsi engagé une procédure contre les constructeurs automobiles, mais aussi contre les autorités japonaises et une compagnie d'autoroutes. En 2002, un tribunal avait reconnu la responsabilité de la préfecture de Tokyo ainsi que de la société d'autoroutes. Mais les constructeurs automobiles n'avaient pas été condamnés. Avant que l'affaire ne soit rejugée en appel, les géants de l'automobile ont donc pris les devants et accepté une transaction à l'amiable. Une manière pour eux d'éviter le scandale. Une manière aussi pour les victimes d'accélérer la procédure : 108 plaignants sont en fait déjà décédés. Sept constructeurs automobiles sont concernés : Toyota (le n°1 mondial), Nissan et Nissan Diesel (filiales de Renault), Mazda, Mitsubishi, Isuzu et Hino. Ils ont accepté de verser au total 7,4 millions d'euros pour indemniser ces victimes. Ils se sont également engagés à mettre en place un programme d'aide médicale pour les asthmatiques, estimé à plus de 20 millions d'euros. Pour les malades, c'est un premier pas mais il ne résout pas le problème de la pollution à Tokyo et dans tout le Japon qui a déjà prévenu qu'il ne se conformerait pas à ses engagements pris en vertu du protocole de Kyoto.