Tireur de Paris : Valls joue la prudence

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Caroline Roux et , modifié à
L’INFO POLITIQUE -

Le ministre de l’Intérieur soutient les enquêteurs, mais les laisse travailler.

A quelques heures près, c’est dans l’avion qui le ramenait d’une tournée dans quatre pays d'Afrique que Manuel Valls aurait appris l’existence du tireur fou de Paris. Le ministre de l’Intérieur venait en effet d’atterrir quand il a appris par un SMS de sa permanence que des coups de feu avaient été tirés au siège du journal Libération. En l’absence de François Hollande, en déplacement au Proche-Orient, c’est tout naturellement l’hôte de la place Beauvau qui a pris les commandes. Et selon les informations de Caroline Roux, éditorialiste à Europe 1, le ministre a choisi la prudence. Il s’est contenté de ne pas trop en faire, de calibrer ses interventions pour mieux soutenir les forces de l’ordre.

Une journée (presque) comme les autres.  Ainsi, le ministre de l’Intérieur n’a pas convoqué d'interminables réunions de crise à son ministère, Manuel Valls a même enchaîné les rendez-vous prévus à son agenda, comme la rencontre avec un responsable du Kosovo, ou une intervention à l’Assemblée nationale sur le cumul des mandats dans la soirée. Et il a, comme d’habitude, passé la nuit à son domicile du 11e arrondissement. Et même quand il s’est consacré à l’affaire, c’est avec un certain profil bas. Il s’est bien rendu au siège de Libération, mais pas seul, puisqu’il était accompagné du maire de Paris Bertrand Delanoë et de la candidate PS à sa succession, Anne Hidalgo. Et quand il s’est rendu au 36, quai des Orfèvres, le siège de la Police judiciaire, c’était pour montrer l’indispensable soutien du patron aux forces de l’ordre.

Une pression certaine. S’il joue la prudence, c’est que le ministre de l’Intérieur se sait attendu au tournant par ses détracteurs. Or, en l’espèce, avec un tireur isolé en cavale, Manuel Valls ne peut que laisser faire les enquêteurs. La seule chose sur laquelle son ministère a la main, c’est la communication. Comme ce sont des symboles forts qui ont été pris pour cible lundi, avec les médias, la Défense ou encore les Champs-Elysées, le ministre s’est appliqué à rassurer, à montrer que les forces de l’ordre font le maximum. Et elles ont intérêt. Car le communiqué de l’Elysée diffusé lundi ne laisse pas de place au doute. En réclamant "au ministre de l’Intérieur de mobiliser tous les moyens", l’Elysée impose à Manuel Valls une obligation de résultat.

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