Sivens : Hollande veut plus de "démocratie participative"

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Louis Hausalter avec AFP , modifié à
Ouvrant la conférence environnementale, le chef de l'Etat a notamment prôné une meilleure association des citoyens aux décisions sur les grands projets.

Syndicats, patronat, ONG, élus et ministres étaient convoqués jeudi à l'Elysée pour l'ouverture de la troisième conférence environnementale. Une réunion qui devait fixer la feuille de route verte du gouvernement pour l'année 2015. Avec, en toile de fond, le drame du barrage de Sivens, qui a violemment opposé l'exécutif aux écologistes. François Hollande a prôné le recours au "référendum local" et à la "démocratie participative" lorsque de telles situations de blocage se présentent.

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Participation des citoyens : Hollande veut "des progrès". Dans son discours, François Hollande a d'abord rappelé que la mort du manifestant Rémi Fraisse était "un drame pour sa famille, un drame pour la nation", promettant à nouveau que "toutes les conclusions puissent être tirées". Sur le fond, le chef de l'Etat a prôné un plus grand recours au "débat public" sur les projets d'aménagement du territoire. "Sivens exige d'accomplir des progrès supplémentaires de la participation des citoyens à l'élaboration de la décision publique", a expliqué François Hollande, qui souhaite que "tous les points de vue soient considérés" pour "chaque grand projet".

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La solution : le "référendum local". "Pour débloquer une situation, le recours à un référendum local vaut toujours mieux que le fait accompli ou que l'enlisement", a poursuivi le président, qui a annoncé que le gouvernement ferait d'ici à six mois des "propositions" en matière de "démocratie participative" sur l'impact écologique de ces projets.

Climat : un accord "historique". François Hollande a également évoqué la conférence mondiale sur le climat qui se tiendra fin 2015 à Paris. "A un moment, il faut aussi laisser sa trace et la trace que nous allons laisser tous ensemble, c'est un accord historique sur le climat", a affirmé le chef de l'Etat, qui souhaite "un accord qui puisse être contraignant, global et fixé pays par pays".

1,5 milliard pour la transition énergétique. Parmi les annonces, François Hollande a confirmé "la création d'un fonds de financement de la transition énergétique", dont la gestion a été confiée à la Caisse des dépôts. "Ce fonds sera doté de 1,5 milliard d'euros sur trois ans", a annoncé le chef de l'Etat. François Hollande a aussi émis le souhait qu'"une large part" du plan d'investissement prévu par la Commission européenne soit affecté à la transition énergétique. "La France y veillera", a-t-il assuré.

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Suppression des subventions aux énergies polluantes. Parmi les annonces, François Hollande a indiqué "tous les crédits" à l'exportation "accordés aux pays en développement" seraient supprimés "dès lors qu'il y a utilisation du charbon". "Au niveau européen, nous ferons en sorte que les subventions aux énergies fossiles soient supprimées à terme", a-t-il également déclaré.

"La France veut être exemplaire". Tout au long de son discours, François Hollande s'est employé à convaincre de son engagement sur les questions environnementales. "Aujourd'hui, consciente des risques, des menaces, la France veut être exemplaire", a insisté le président, qui veut "faire de l'environnement, non pas seulement une cause nationale, mais un enjeu européen et mondial".