Ségolène Royal face aux éléphants du PS

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les hostilités sont ouvertes au Parti socialiste. Après une quinzaine relativement apaisée en vue des législatives, le conseil national de demain va revenir sur l'échec de Ségolène Royal à la présidentielle. Les dernières déclarations de la rivale malheureuse de Nicolas Sarkozy ont envenimé les relations déjà tendues avec les éléphants du parti.

Le Conseil national du Parti socialiste qui doit se réunir samedi promet d'être houleux. Les leçons à tirer de l'échec à la présidentielle avaient été retardées pour laisser passer les législatives. Désormais, les hostilités sont ouvertes. Les détracteurs de Ségolène Royal vont maintenant lui demander des explications. Les dernières déclarations de la candidate malheureuse ont envenimé la situation. Mercredi, Ségolène Royal a déclaré que le SMIC à 1.500 euros et la généralisation des 35 heures étaient "des idées qui ne sont pas crédibles" mais qu'elle avait "dû reprendre dans son pacte présidentiel". Jean-Luc Mélenchon, sénateur PS de l'Essonne, l'a accusée de "duplicité", fustigeant dans ces propos une "provocation". Un front "anti-Ségo" se dessine. A l'approche de la réunion, les proches de Dominique Strauss-Kahn se retrouvent alliés de circonstance avec ceux de Laurent Fabius et du Nouveau parti socialiste de Benoit Hamon et Henri Emmanuelli. François Hollande devrait être relativement épargné par les critiques. Il présentera au conseil national son calendrier pour les mois à venir, avec notamment l'université d'été de La Rochelle fin août, les Etats généraux du PS à l'automne puis les Assises de la gauche en décembre.Il a proposé de désigner en 2010 le candidat du parti à la prochaine présidentielle et "faire le projet avec ce candidat". Le premier secrétaire du parti pourrait également y aller de sa critique envers son ex-compagne lors du Conseil national. "Elle sous-estime peut-être un autre point : il faut que dans une campagne, il y ait une cohérence plus forte entre ceux qui soutiennent et la candidate elle-même", a-t-il déclaré.Ségolène Royal ne semble toutefois pas fléchir. Celle qui ne cache plus son ambition de briguer la direction du PS considère sa candidature à l'investiture socialiste en vue de la présidentielle de 2012 "probable". "J'ai envie de continuer. Les militants décideront", a-t-elle ajouté. Selon un sondage Opinion Way pour Le Figaro et LCI, Dominique Strauss-Kahn ferait un bon premier secrétaire du Parti socialiste pour 62% des Français, devançant Bertrand Delanoë (49%) et Ségolène Royal (34%). La tendance s'inverse chez les électeurs ayant voté pour la candidate socialiste lors du premier tour de la présidentielle. Ségolène Royal arrive en tête (66%), devant "DSK" (60%) et Bertrand Delanoë (53%). Par ailleurs, une autre bataille s'engage sur les bancs de l'Assemblée nationale. Sept députés, y compris le détenteur du poste depuis dix ans, Jean-Marc Ayrault, sont en lice pour l'élection lundi du président du groupe socialiste de l'Assemblée nationale. Arnaud Montebourg, déjà candidat en 2002, Henri Emmanuelli, Jean Glavany, Bruno Le Roux, Marylise Lebranchu et Philippe Martin s'affronteront pour ce poste. Pour la présidence de la commission des Finances, qui selon, la volonté du président Nicolas Sarkozy, sera attribuée à l'opposition, trois candidatures ont été enregistrées : celle de Jean-Marie Le Guen, de Didier Migaud, porte-parole du groupe sortant pour les questions budgétaires, et Michel Sapin, ancien ministre de l'Economie.