Sarkozy défend ses réformes et rend hommage à Fillon

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le président Nicolas Sarkzoy a rendu jeudi soir hommage à son Premier ministre François Fillon. Il a aussi affirmé qu'il ne voulait pas "transiger sur les principes" qui le conduisent à engager la réforme des régimes spéciaux et aligner la durée de cotisation à 40 ans. Pour sa troisième intervention télévisée, le chef de l'Etat n'a pas fait d'annonces spectaculaires. Il s'est cependant employé à toujours apparaître comme le "patron".

"On ne m'a pas élu pour commenter les problèmes de la France. On m'a élu pour trouver des solutions à des problèmes qui sont pendants depuis des années." Le ton est donné. Nicolas Sarzkoy a défendu jeudi soir à la télévision son projet de réforme des régimes spéciaux. Le président a réaffirmé sa volonté d'aligner la durée de cotisation des régimes spéciaux à 40 ans. "Je ne céderai pas sur ce principe parce que c'est un principe d'équité", a-t-il dit sur TF1 et France 2. Le chef de l'Etat a souligné qu'il ne cherchait pas à "stigmatiser" une catégorie de Français, en l'occurence les bénéficiaires de régime spéciaux. "Il ne s'agit pas de les accuser de quoi que ce soit", a-t-il expliqué. "Ils ont hérité d'un système ou d'un statut". Sur la question du calendrier, Nicolas Sarkozy a affiché sa détermination. Le gouvernement est prêt à discuter assez largement du temps qu'il faut pour arriver à 40 années", a-t-il ajouté, citant notamment le délai de "cinq années".

Nicolas Sarkozy a ensuite rendu un hommage appuyé à François Fillon, louant sont travail "parfaitement remarquable". Alors que se multiplient les rumeurs de tensions entre les deux hommes, le président a assuré qu'ils sont "parfaitement sur la même ligne". "François et moi, nous avons fait campagne ensemble. S'il y a une personne qui connaît le projet qui est le mien, c'est François Fillon puisque nous l'avons écrit ensemble. J'avais très précisément et depuis longtemps l'idée de nommer François Fillon comme Premier ministre", a affirmé Nicolas Sarkozy. Hommage aussi à Ségolène Royal, "une femme courageuse et estimable".

Sur la question de l'immigration, le chef de l'Etat s'est clairement prononcé en faveur de quotas, afin de limiter le nombre d'étrangers accueillis chaque année sur le territoire français. "Je souhaite également qu'à l'intérieur de ce chiffre plafond, on réfléchisse à un quota par profession, par catégorie", a-t-il poursuivi. "Seuls 7% de l'immigration d'aujourd'hui est une immigration de travail. Comment s'intégrer en France si on n'a pas de travail? Je souhaite porter le chiffre de l'immigration du travail à au moins un sur deux", a ajouté Nicolas Sarkozy.

Côté diplomatique, Nicolas Sarkozy s'est démarqué de son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, sur le dossier du nucléaire iranien. "Je n'aurais pas employé le mot guerre", a dit le chef de l'Etat. L'Iran "essaye de se doter de la bombe nucléaire" ce qui est "inacceptable" mais la France "ne veut pas la guerre" avec Téhéran. "Comment peut-on convaincre (les Iraniens) de renoncer à ce projet comme la communauté internationale a convaincu la Corée du Nord et la Libye de renoncer à leurs projets? Par la discussion, par le dialogue, par les sanctions". Et d'ajouter, "si les sanctions ne sont pas suffisantes, je souhaite des sanctions plus fortes".

Le président a en revanche pris le contrepied de sa ministre de l'Economie Christine Lagarde, qui avait parlé de "rigueur" à propos de la réduction du nombre de fonctionnaires, en affirmant qu'il ne croyait pas à une "politique d'austérité" mais à une politique "fondée sur l'effort". C'est cependant une nouvelle fois le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet qui a fait le plus les frais des piques du président de la République. "Quand la Banque centrale américaine baisse ses taux, tout repart. Quand nous, nous ne baissons pas les nôtres, on s'enfonce. Il y a quand même un petit problème", a-t-il déclaré. "Je dis à M. Trichet (...) 'regardez ce que font les autres, l'enfer ce n'est pas toujours les autres'."