Rugby : Marconnet pense déjà à 2011

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Visage fermé, voix blanche, Sylvain Marconnet a dit sa détresse de ne pas jouer la Coupe du monde de rugby mais a affirmé sa volonté de "rebondir", pourquoi pas pour le Mondial 2011.

C'est un Sylvain Marconnet triste au visage fermé qui a pris la parole jeudi matin, trois jours après l'annonce de son forfait. "La Coupe du monde est terminée pour moi, c'est très dur", a déclaré à Marcoussis le pilier du Stade Français qui a subi une nouvelle opération mardi matin. "Depuis le 4 mars, date à laquelle je me suis fracturé le tibia, j'avais amorcé une course contre la montre", a-t-il ajouté. "Tout allait bien jusqu'à cette date du 27 juillet où je me suis fait cette fissure de la malléole et, depuis cette date, j'avais espoir mais je savais que mes chances de disputer ce mondial étaient compromises." Malgré cette fissure dont il dit qu'elle était "écrite comme son accident de ski", Marconnet a souligné qu'il n'avait "pas envie de tout laisser tomber". "Quand on souffre comme j'ai souffert durant des mois, on pense au pire, à arrêter sa carrière mais quand on est dans un groupe comme celui de l'équipe de France, quand on a le soutien de ses collègues, on se dit qu'on n'a pas le droit de jeter l'éponge", a-t-il dit. "Au-delà de faire un métier, on vit notre passion et ce n'est pas donné à tout le monde. C'est quelque chose de fabuleux, il faut que je me redonne de nouveaux objectifs." En réponse à une question, le détenteur, à 31 ans, du record de 71 sélections pour un pilier français, a laissé entendre qu'un de ses objectifs pourrait être la Coupe du monde 2011. "Je ne sais pas si mon organisme suivra comme Pieter de Villiers et Christophe Dominici qui ont l'âge que j'aurai en 2011. Je me dis pourquoi pas, il y a encore quatre ans, on va y aller pas à pas", a-t-il dit. La détresse perçait, pourtant, dans les longs silences d'un homme qui a dit avoir eu la Coupe du monde "ancrée" en lui depuis la demi-finale 2003 perdue face à l'Angleterre à Sydney. "En 2003, on avait vécu quelque chose de grand mais de pas accompli. C'est vrai que participer à une Coupe du monde, c'est bien, mais la gagner, c'est quelque chose de grand", a-t-il dit. "Je pense que je vais avoir des moments terribles pour le moral. C'est pour ça que je veux vite rebondir". Rebondir, cela veut d'abord dire rejoindre le Stade Français en stage à Tignes dès dimanche. Cela veut dire aussi soutenir l'équipe de France même si son regard s'est vidé lorsqu'on lui a demandé s'il regarderait les matches du Mondial. "A la télé ou dans les tribunes, ça risque d'être quelque chose de terrible", a-t-il dit. "Une chose est sûre, que ce soit dans les tribunes ou en dehors, je serai leur premier supporter et j'espère qu'ils vont faire quelque chose de grand. "J'espère que leur joie lors de la finale du 20 octobre sera aussi grande que ma tristesse aujourd'hui".