Royal distribue les claques à la majorité

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B.B , modifié à
Montebourg, Aubry ou Bartolone, tous sont attaqués par l’ancienne candidate du PS. Qui dément avoir tenu ces propos.

Ségolène Royal est bien décidée à revenir au centre du jeu. Absente l’année dernière, elle a cette fois ouvert l’université du PS à La Rochelle, au cœur de l’été. Son grand retour sur la scène socialiste. Insuffisant à ses yeux ? A elle de répondre, mais son interview dans Le Point fait en tout cas les choux gras de la presse politique.

"Au gouvernement, je leur ferais de l'ombre". Dans un long portrait paru jeudi dans Le Point, Ségolène Royal dévoile ses ambitions d'électron libre au PS, distribuant les mauvais points à ses camarades. "J'ai un charisme, de l'aura, du poids. Au gouvernement, je leur ferais de l'ombre", déclare l'ex-candidate à la présidence, qui affirme par ailleurs avoir refusé le poste de garde des Sceaux en 2012.

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Attaqué, Bartolone se défend par l’humour. Plus que le ministère de la Justice, c’est la présidence de l’Assemblée nationale qui l’intéressait. Un rêve qui s’est fracassé depuis sa sur sa défaite aux législatives face à un dissident socialiste, Olivier Falorni. "Ca n'aurait pas été mauvais pour le pouvoir que ce soit moi, la présidente de l'Assemblée. J'aurais fait vivre le Parlement. Il aurait dû être plus présent pour soutenir le gouvernement la première année", a-t-elle estimé, avant de juger "inadmissible" que le président de l'Assemblée, Claude Bartolone, se soit opposé à la transparence du patrimoine des élus, tel que le voulait l'Elysée. Ce dernier lui a répondu, jeudi matin sur BFM TV, avec le sourire : "j’ai décidé d’être rassembleur et si c’est la véritude de Ségolène Royal, je l’accepte comme ça", a-t-il ironisé en référence au barbarisme "bravitude" invitée par sa "camarade". Et de conclure par une pirouette : "si vous me permettez un clin d’œil, elle améliore ma publicité auprès des parlementaires qui disent, après tout, mieux vaut que ça soit lui qu’elle."

Aubry et Montebourg y passent. Fuyant "tout ce qui (la) tire vers le bas", Ségolène Royal, qui jure ne pas vouloir "remugler le passé", distribue pourtant les coups à l'adresse de ses camarades socialistes. Première visée, sa rivale d’hier pour la direction du PS, Martine Aubry. "Je n'aurais pas dû me laisser voler le congrès de Reims. J'aurais dû imposer un rapport de force", a-t-elle lancé, en référence à l'affrontement qui l'a opposée en 2008 à la maire de Lille pour le poste de Premier secrétaire, sur fond de contestations, d'accusations de fraude électorale, et de saisine de la commission de vérification des votes.

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Moquant la tribune publiée par Martine Aubry dans Le Monde du 26 août, elle y a relevé "un pompage d'idées inconscient" de son programme "Désirs d'avenir". "C'est à mourir de rire, c'est énorme!". "Elle ne se rend même pas compte qu'elle pille", a-t-elle encore assuré. Et d’égratigner aussi Arnaud Montebourg, son ancien porte-parole, qui "se prend pour un acteur américain".

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Un "pseudo scoop carrément médiocre". La socialiste a rapidement démenti ces propos qu'on lui prête, sur Twitter. Dans un premier temps, elle s'est déclarée stupéfaite et a démenti "catégoriquement".

 

"Chacun sait que ce n'est ni mon état d'esprit, ni mon niveau de réflexion", a-t-elle argué dans un second tweet, qualifiant au passage ce "pseudo scoop carrément médiocre".

 

Mais peu de temps après ce démenti, c’est la journaliste du Point à l’origine de l’article qui a tenu à réaffirmer la véracité des propos publiés, sur LCI : "je maintiens à 100%, à 200%. Après ça fait peut-être partie du jeu aussi, je ne sais pas. Elle n'est pas contente parce qu'elle n'a pas relu les propos."