Rachida Dati va faire face à sa première grève

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La ministre de la Justice a présenté ce lundi son projet de réforme de la carte judiciaire en Ile-de-France avec plusieurs suppressions de tribunaux annoncées. Cette nouvelle distribution des lieux de justice sur le territoire n'a pas fait l'objet d'une concertation suffisante selon les élus et les professionnels concernés. Quatre syndicats annoncent une grève le 29 novembre en signe de protestation.

Des tribunaux supprimés à Vincennes, à Coulommiers, Joigny, Dreux, Chateaudun, Joigny, ... : Rachida Dati a présenté dans une ambiance très tendue à Paris, à huis clos et protégée par les forces de l'ordre, ce lundi son projet de réforme de la carte judiciaire pour l'Ile-de-France. Un texte qui prévoit notamment la suppression de 13 tribunaux d'instance sur 76. Comme c'était annoncé par la ministre il y a quelques semaines, cette réforme est désormais discutée région par région plutôt qu'au niveau national. Mais le texte suscite toujours des levées de boucliers importantes de la part des magistrats, des avocats mais aussi des élus locaux concernés. Un appel à la grève a même été lancé.

Le mot d'ordre de protestation est lancé pour le 29 novembre par le Syndicat de la magistrature (SM) et trois syndicats de personnels de justice Usaj, CGT et CFDT. L'Union syndicale des magistrats, qui est majoritaire, a expliqué pour sa part qu'elle allait consulter ses instances pour savoir si elle rejoignait le mouvement, perspective probable. "A priori, il n'y a pas de raison qu'on ne s'y associe pas", a dit Christophe Régnard, secrétaire général de ce syndicat.

Manque de concertation : c'est le principal grief des syndicats mais aussi des élus locaux contre la ministre de la Justice. "Nous sommes contre cette méthode globale" de la garde des Sceaux Rachida Dati. Il faut reprendre au départ avec une véritable concertation... Nous ne sommes pas opposés à une réforme de la carte judiciaire mais à l'issue d'une analyse très fine", explique la secrétaire du Syndicat de la magistrature. "Nous ne sommes pas là pour écouter les verdicts ministériels", a estimé un autre membre de ce syndicat.