RSA : Fillon a-t-il repris la main ?

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avec Stéphane Grand , modifié à
Pour Fillon, "le sujet est clos". Mais le dossier pourrait embarrasser la majorité jusqu'en 2012.

En première ligne dans la réhabilitation du bilan de Nicolas Sarkozy, François Fillon s'est efforcé, jeudi soir sur TF1, de clore la controverse née des propos de son ministre Laurent Wauquiez sur le Revenu de solidarité active (RSA). Le Premier ministre en a également profité pour reprendre la main sur ce dossier.

"Un sujet clos" pour Fillon

Dans la foulée des regrets exprimés par Laurent Wauquiez dans un communiqué, François Fillon a d'abord insisté, lors de son passage dans l'émission Parole directe, pour dire que la polémique sur le RSA était "close". Certes, "sur la forme, un membre du gouvernement (...) ne doit pas s'exprimer de façon aussi catégorique sur un sujet qui concerne un autre ministre". Mais "Laurent l'a reconnu, le président de la République l'a dit hier, je l'ai reçu ce matin. Ce sujet pour moi est clos", a-t-il affirmé.

Pour s'accaparer le dossier, le Premier ministre a également annoncé le lancement d'une commission parlementaire chargée d'évaluer le dispositif. Un passage par les députés qui demeure risqué pour l'exécutif, tant la majorité est divisée sur ce sujet. "On ne gagnera pas avec le politiquement correct", s'est ainsi insurgé le député UMP Eric Ciotti, vendredi sur Europe 1. Selon lui, les propositions Wauquiez sont "largement soutenues par les députés de droite. "Associer le revenu de l'assistance à une obligation de travailler pour la collectivité est une idée extrêmement pertinente", a-t-il insisté.

Une commission parlementaire à risques

Eric Ciotti peut appuyer ses dires sur les sondages. Selon Opinionway, plus des deux tiers des Français souhaitent, à l'instar de la piste lancée par Laurent Wauquiez, une contrepartie au RSA.

A la question de savoir s'il fallait imposer des contreparties aux bénéficiaires du RSA, 67% des sondés ont, en effet, répondu par l'affirmative. Une proportion qui atteint 89% auprès des sympathisants UMP. A un an de la présidentielle, le sujet risque donc d'empoisonner la majorité jusqu'en 2012.