Primaire : ailleurs à gauche, on hésite

Jean-Luc Mélenchon s'est contenté de saluer le score d'Arnaud Montebourg, sans trancher entre les deux finalistes Ségolène Royal et Arnaud Montebourg.
Jean-Luc Mélenchon s'est contenté de saluer le score d'Arnaud Montebourg, sans trancher entre les deux finalistes Ségolène Royal et Arnaud Montebourg. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
Les écologistes penchent pour Aubry, alors que le Front de Gauche se réjouit du score de Montebourg.

Au lendemain du premier tour la primaire socialiste, les alliés potentiels du PS se gardent bien d’afficher telle ou telle préférence entre les deux finalistes, Martine Aubry et François Hollande. Mais des préférences se dessinent tout de même, tant du côté d’Europe Ecologie-Les Verts que du Front de gauche, réunissant notamment le Parti de gauche et le PCF. Et le député de Corrèze, qui a terminé le premier tour en tête, n’a pas franchement les faveurs des formations à la gauche du PS.

EELV : "majoritairement pour Aubry"

Côté écologistes, on affiche d’abord une neutralité de bon aloi, mais vigilante. "Nous travaillerons avec celui ou celle qui sera désigné dimanche soir", a affirmé Jean-Vincent Placé, conseiller politique de Cécile Duflot, avant de prévenir que "celui qui détricoterait le travail de fond qu'on fait depuis un an ou se sentirait investi d'une mission divine" ferait une "erreur".

Mais le numéro 2 d’EELV a aussi indiqué que les sympathisants du parti, qui sont allés voter en masse, se sont prononcés "très majoritairement pour Aubry" et sa "position claire sur les questions écologiques, en particulier la sortie du nucléaire". Par ailleurs, ils ont aussi voté "significativement pour Montebourg" et sa "démondialisation, son refus de l'ordre établi avec notamment la VIe République" qui "l'a emporté sur son côté plutôt pro-nucléaire", a précisé Jean-Vincent Placé. Sur Hollande, partisan d’une simple baisse du taux du nucléaire dans la production globale d’énergie, pas un mot en revanche. Pour les écologistes, la balance penche donc clairement pour Martine Aubry.

"Vous avez aimé Montebourg? Vous adorerez le Front de gauche!

Au Front de gauche, on a d’yeux que pour Arnaud Montebourg. Jean-Luc Mélenchon, le candidat de cette alliance, a salué  "la percée spectaculaire" du député de Saône-et-Loire (17%), face aux "deux candidats du programme officiel" du PS. Certains ont même décelé dans le score du troisième homme "succès indirect du Front de gauche". "Vous avez aimé Montebourg? Vous adorerez le Front de gauche!", écrit ainsi Alexis Corbière, responsable du Parti de Gauche sur son blog. Car "la VIe République, la planification écologique, la bataille pour juguler la finance, en finir avec l'Europe libérale, c'est le Front de gauche", poursuit-il.

Quant à trancher entre les deux finalistes, cela n’a rien d’évident. Au Parti de gauche, certains militants pensent même que ce second tour ne donne de toute façon le choix qu'entre "Papandreou et Papandreou", car les deux candidats PS mèneront, s'ils sont au pouvoir, une politique d'austérité similaire à celle lancée par le Premier ministre grec face à la crise. Et le secrétaire général du PCF Pierre Laurent a assuré ne pas attendre "de miracle de la désignation du candidat" PS dont le programme est "insuffisant".

Mais un cadre du PCF glisse toutefois que Martine Aubry a "la dynamique" avec elle de par sa "cohérence et sa détermination". Et puis, conclut-il, ce sera aussi "peut-être plus facile" de travailler à un contrat de gouvernement avec elle qu'avec François Hollande. Là encore donc, avantage Martine Aubry. Reste à savoir si cela pourra permettre à la maire de Lille de refaire son retard sur son camarade mais néanmoins rival.