Pression sur les épaules de Sarkozy sur l'agriculture et la viticulture

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Administrator User , modifié à
Le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, a demandé à Nicolas Sarkozy de faire preuve de grande fermeté dans les négociations commerciales internationales, qu'il juge décisives pour l'avenir de l'agriculture française. Par ailleurs, des viticulteurs du "Crav" ont lancé un "ultimatum" à Nicolas Sarkozy.

"Je lui ai suggéré d'être extrêmement ferme et si les choses devaient rester (en l'état) de refuser tout accord", a dit jeudi matin le dirigeant syndicaliste agricole Jean-Michel Lemétayer après un entretien d'environ 40 minutes avec le nouveau chef de l'Etat, à l'Elysée. "Il est tout à fait d'accord. Je pense que nous sommes sur la même ligne", a ajouté Jean-Michel Lemétayer. "Il est lui-même convaincu des dangers de cette négociation pour l'avenir de l'agriculture française et européenne. Donc, je compte, moi, maintenant, sur sa fermeté et sa détermination." Le dirigeant de la FNSEA a notamment émis l'espoir que la France et l'Allemagne, qui préside l'Union européenne jusqu'à fin juin, ne laissent "plus de marge de manoeuvre au commissaire européen chargé de la négociation", Peter Mandelson. "Il est évident que, par rapport aux dernières propositions qui sont sur la table, aucun accord n'est possible et il n'y a pas de concession nouvelle à faire, on en a déjà trop fait dans cette négociation et c'est aux Américains notamment et à d'autres pays de faire maintenant des avancées", a-t-il dit. Avant de quitter le gouvernement, le ministre sortant de l'Agriculture Dominique Bussereau a annoncé que la France rejetait la dernière proposition de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur le volet agricole des négociations du cycle de Doha sur la libéralisation du commerce international et souhaitait une pause dans les discussions. Depuis cinq ans, ces discussions butent sur l'agriculture. Les pays émergents et les pays pauvres veulent la fin des aides agricoles versées par les pays riches et l'abaissement des droits de douane tandis et les pays du Nord réclament des concessions en matière de services et de produits industriels. Par ailleurs, des viticulteurs du CRAV (Comité régional d'action viticole) ont lancé jeudi un "ultimatum d'un mois" à Nicolas Sarkozy et appelé les vignerons à "passer à l'action" si le président de la République "ne va pas dans le sens de l'intérêt viticole", lors d'une conférence de presse clandestine tenue par des hommes cagoulés.