"Je n'aime pas, je ne respecte pas les poseurs de bombes, les assassins parce qu'ils trahissent la Corse, parce qu'ils déshonorent la Corse" : Nicolas Sarkozy a entamé mardi son deuxième voyage en Corse depuis son élection au mois de mai en prononçant un discours musclé devant la Collectivité territoriale de Corse. Le chef de l'Etat a revendiqué son 28e déplacement sur l'île de Beauté en cinq ans, estimant que "quelles que fussent les difficultés, j'y suis toujours venu en ami, j'y suis toujours, j'y suis toujours venu pour aider, j'y suis toujours venu avec respect". Pour cette visite de deux jours, 1.500 gendarmes et policiers supplémentaires ont tout de même été mobilisés.
La journée de mercredi sera consacrée à un conseil des ministres décentralisé à Ajaccio. Nicolas Sarkozy avait placé sa précédente visite dans l'île, le 27 août, sous le signe de la sécurité, défendant notamment les Corses victimes de la violence et du racket. Il devrait cette fois s'attacher à d'autres problèmes spécifiques : le coût de la vie, la défense de la langue corse ou encore le développement durable. Les nationalistes ont eux prévu de se rassembler mercredi à Ajaccio pour exiger notamment le rapprochement des détenus corses qui sont souvent emprisonnés sur le continent. Ces rassemblements ont cependant été interdits dans certains lieux, pour des raisons de sécurité selon la Préfecture.
L'Ecologie sera aussi le fil conducteurde la première partie de ce déplacement. Le président de la République visitera l'étang de Biguglia, près de Bastia, la deuxième réserve naturelle de France en termes de superficie, de flore et de faune après la Camargue. Il présidera ensuite, à la Chambre de commerce et d'industrie de Bastia, une table ronde avec des entrepreneurs, des universitaires et des chercheurs (notamment du CNRS et du Commissariat à l'énergie atomique) centrée sur le développement durable. La Corse "doit être indépendante d'un point de vue énergétique", avait souligné Nicolas Sarkozy jeudi dernier dans son discours de clôture du "Grenelle de l'environnement".