Nicolas Sarkozy expose ses propositions sur le pouvoir d'achat

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le président de la République a livré jeudi soir sur TF1 et France 2 ses solutions pour augmenter le pouvoir d'achat des Français. Il a notamment proposé une remise en cause des 35 heures, avec la "monétisation des RTT", mais aussi une discussion avec la grande distribution ou encore des loyers indexés sur l'indice des prix. Nicolas Sarkozy a également abordé la situation dans les banlieues, après le drame de Villiers-le-Bel et a annoncé que 3% du capital d'EDF serait vendu pour permettre de financer un "plan d'investissement" dans les universités.

Nicolas Sarkozy s'est exprimé à la télévision ce jeudi soir. Le chef de l'Etat a fait de nombreuses propositions en matières de pouvoir d'achat. Il a entre autres exposé un projet de "monétisation des RTT", que les salariés et les fonctionnaires pourraient se faire payer après accord dans les entreprises. "Que tous les salariés qui se mettent d'accord avec leur chef d'entreprise puissent transformer les RTT en argent", a-t-il lancé. "Il n'est pas question pour moi de supprimer les 35 heures, il ne s'agit pas de revenir sur un acquis social mais de permettre de travailler plus", a-t-il expliqué. Un tel système pourrait permettre de réduire le "stock" d'heures supplémentaires dans la fonction publique, en particulier dans les hôpitaux, a indiqué Nicolas Sarkozy.

"Travailler plus pour gagner plus", c'est "la seule façon de répondre" à la question du pouvoir d'achat, selon Nicolas Sarkozy. "Les Français, ils attendent pas que je distribue les cadeaux de Père Noël alors qu'ils savent parfaitement bien qu'il n'y a pas d'argent dans les caisses", a-t-il affirmé. "La seule façon de donner du pouvoir d'achat, c'est de créer les conditions de la croissance." A ce sujet, il a annoncé qu'il voulait élargir les possibilités de travailler le dimanche, à condition que les salariés soient "payés le double" et sur le base du "volontariat".

Autre piste : les loyers. Nicolas Sarkozy souhaite qu'ils soient indexés sur l'indice des prix, et non plus sur l'indice des prix à la construction. Le chef de l'Etat a également indiqué qu'il demandait "au Premier ministre et au ministre du Logement" de "conduire des négociations" pour réduire à un mois de loyer le montant de la garantie demandée aux locataires, et mettre en place un système de "mutualisation publique qui permette de ne pas demander de caution" aux locataires. "Ces mesures pourront rentrer en vigueur "dès le début de l'année prochaine", a-t-il affirmé.

Une conférence sur l'agenda social de 2008 est prévue à la mi-décembre, avec les différents partenaires sociaux, a expliqué Nicolas Sarkozy. "L'un des objets de cet agenda social, c'est comment faire pour donner davantage de flexibilité aux entreprises, et en même temps donner davantage de garanties aux salariés. C'est la sécurisation des parcours professionnels."

La fermetéa été le maître-mot du président de la République sur deux sujets, Villiers-le-Bel d'abord... Nicolas Sarkozy a estimé qu'on était "passé à deux doigts d'un drame", lors des violences urbaines de Villiers-le-Bel durant lesquelles des policiers ont été blessés par des armes à feu. "Un policier blessé a 18 plombs dans le corps et un autre en avait un logé dans la pommette et celui-ci m'a dit qu'il avait le tireur dans son viseur. Il aurait pu tirer", a-t-il ajouté. "La République ne cédera pas un pouce de terrain", a martelé le chef de l'Etat. Ces émeutes sont "d'une extrême gravité, je ne les prends pas à la légère du tout", a-t-il poursuivi. Récusant tout sentiment de "haine" contre la police, il a soutenu que les émeutiers étaient "des voyous déstructurés, prêts à tout", "des trafiquants". "Les forces de police auront les moyens qu'il faut, le temps qu'il le faut, pour les retrouver, ça ne peut pas rester sans conséquences", a-t-il ajouté. D'autre part, le chef de l'Etat s'est interrogé sur la notion de "grève" pour les étudiants, estimant que le blocage des universités n'était pas normal.

Enfin, l'Etat va vendre 3% du capital d'EDF a annoncé Nicolas Sarkozy, dans le but de mettre en place "un plan d'investissement" dans les universités françaises. Selon le chef de l'Etat, la somme ainsi dégagée serait notamment consacrée à l'amélioration des locaux dans l'enseignement supérieur et la création de logements dans les cités universitaires. L'Etat possède encore 87% du groupe énergétique, dont la capitalisation boursière était jeudi soir de plus de 156 milliards d'euros. 3% du capital équivaudrait donc à quelque 4,68 milliards d'euros.