NKM porte-parole, les agriculteurs inquiets

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B.P. avec Pascal Berthelot et AFP , modifié à
Son rôle de premier plan dans la campagne du futur candidat Sarkozy ne réjouit pas le monde rural.

Alors que le planning du probable "futur" candidat Sarkozy se précise, une source proche de l'Elysée a mentionné mardi le nom de Nathalie Kosciusko-Morizet pour remplir les fonctions de porte-parole durant la campagne. Avec cette désignation, Nicolas Sarkozy pourrait faire des déçus chez les agriculteurs. En effet, la ministre de l'Ecologie n'est clairement pas leur "chouchoute".

"Malvenue dans les campagnes"

"Dans les campagnes, la ministre Kosciusko-Morizet est clairement la malvenue. C'est un sentiment général dans toutes les fermes, quelles que soient les régions. Il y a un ras-le-bol de cette surenchère environnementale", confirme à Europe 1 Pierre Botte, maraîcher d'Ile-de-France, membre des Jeunes agriculteurs.

"Dans les campagnes, la ministre Kosciusko-Morizet est clairement la malvenue" :

"Elle s'est mis à dos tout le monde rural avec des mesures complètement ubuesques, déconnectées du terrain. La ruralité ne veut plus la voir. On ne se reconnaît pas dans cette politique du gouvernement avec qui on partage pourtant beaucoup d'idées", ajoute-t-il, déçu.

"La droite nous lâche"

Et pour certains agriculteurs, pas de doutes. Avec NKM comme porte-parole, pas question de voter Sarkozy. C'est le cas de Christophe, qui avait pourtant voté pour ce dernier en 2007, comme la plupart de ses voisins agriculteurs d'une bourgade de la région parisienne, où la droite est majoritaire. 

"Nous en campagne, on en a ras-le-bol des contraintes environnementales dans tous les sens. C'est un signe qu'elle (NKM) va nous faire de l'écologie encore à plein avec Sarkozy (...). Elle est toujours sur notre dos", déplore Christophe au micro d'Europe 1. "C'est la première fois qu'on voit la droite nous lâcher à des élections (...) au profit de 'bobos' parisiens", constate l'agriculteur, qui indique qu'il ne votera pas pour Nicolas Sarkozy.

"Le fossé se creuse, le ras-le-bol est présent maintenant", prévient de son côté Pierre Botte, le maraîcher francilien. "Clairement, les questions se posent dans la tête de tous les agriculteurs pour les échéances à venir. On se pose la question pour les élections, entre un camp qui nous était acquis avant et d'autres qui nous tendent la main", avertit-il.

"Stop, touche pas à ma terre"

Le 3 février dernier, une cinquantaine d'agriculteurs avaient manifesté devant le ministère de l'Environnement pour protester contre la politique environnementale du gouvernement. Sur certaines affiches, "NKM" était affublée des lunettes rouges rappelant celles d'Eva Joly avec pour message : "stop, touche pas à ma terre".

Une autre pancarte déposée au pied d'un arbre mort était encore plus explicite avec cette phrase : "résultat de la politique de NKM". Plusieurs d'entre eux avaient également déposé des sacs de blé, des bouteilles de lait, du pain et des légumes avec une pancarte intitulée "l'agriculture nous nourrit".