Moscovici : "la droite n'a rien foutu"

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Assiya Hamza avec agences , modifié à
Le ministre de l’Économie dénonce notamment 1,5 milliard d'euros de dépenses non financées.

Pierre Moscovici n'a pas mâché ses mots. Le ministre de l'Economie et des Finances a accusé dimanche le gouvernement de François Fillon de n'avoir "rien foutu" pour réduire les déficits publics de la France en 2012.

"Mme Pécresse, M. Fillon, feraient mieux quand même de se taire", a dit le ministre de l'Economie et des Finances lors de l'émission "Internationales" sur RFI-TV5 Monde-Le Monde. "C'est à nous de surmonter toutes leur erreurs. Ils n'ont pas fait ce qu'il fallait. Ils n'ont rien foutu pour réduire les déficits pendant cette année et c'est à nous que revient le poids de réformes structurelles justes. Qu'ils se taisent, nom de Dieu!", a lancé Pierre Moscovici. "Ce côté donneur de leçon faraud de M. Fillon n'a aucun sens. Quant à Mme Pecresse, quand on a laissé les comptes publiques dans l'état où elle les a laissés, on ne vient pas administrer des leçons", a-t-il ajouté.

Dans une interview au Journal du Dimanche, l'ancien Premier ministre François Fillon a assuré qu'"il n'y a pas de cadavre dans le placard" tout en dénonçant la politique "inconséquente" de François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Quant à l'ex-ministre du Budget Valérie Pécresse, elle a estimé au "Grand Rendez-Vous" Europe 1/i-télé/Le Parisien que le président socialiste avait "rendu l'équation budgétaire insoluble par ses cadeaux électoraux".

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Pécresse : "une rigueur d'une brutalité inouïe"par Europe1fr

0,4% de croissance en 2012 selon l'Insee

Mais le ministre de l'Economie ne s'arrête pas là. Pierre Moscovici affirme que le précédent gouvernement a laissé pour 1,5 milliard d'euros de dépenses non financées, dans une interview à paraître lundi dans Le Figaro . A cela s'ajoute les nouvelles prévisions de l'Insee qui laissent augurer un projet de loi de finances rectificative pour 2012 beaucoup plus sévère que prévu.  "L'Insee vient de publier son diagnostic: il prévoit 0,4% en 2012. C'est ce chiffre, ou même un chiffre plus prudent encore, que nous retiendrons dans le projet de loi de finances rectificative présenté mercredi par Jérôme Cahuzac et moi-même", précise le ministre de l'Economie et des Finances.    

"Quant à 2013, tout le monde sait que nous n'atteindrons pas 1,7%. Tabler sur une progression du PIB comprise dans une fourchette de 1% à 1,3% - retenue par toutes les grandes institutions - paraît plus crédible", ajoute-t-il.

"Des mesures équilibrées"

Cependant, le ministre de l'Economie dément tout "matraquage fiscal". "Les mesures que nous préparons respectent un équilibre entre entreprises et ménages et, s'agissant de ces derniers, concerneront les plus aisés. Pour les autres, nous avons pris des mesures favorables au pouvoir d'achat, comme le relèvement résolu et raisonnable du Smic. Contrairement aux dernières années, nous agirons dans un esprit de justice fiscale", insiste-t-il dans les colonnes du quotidien.

La Cour des comptes rend lundi un rapport sur l'état des finances publiques de la France. Enfin, le projet de loi de finances rectificatives pour 2012 intégrant les premières mesures fiscales du quinquennat Hollande sera examiné mercredi en Conseil des ministres.