Montebourg : "la corruption, ça existe"

Arnaud Montebourg déplore le vote d'un amendement réduisant la peine potentielle d'un député fraudeur par rapport aux autres citoyens.
Arnaud Montebourg déplore le vote d'un amendement réduisant la peine potentielle d'un député fraudeur par rapport aux autres citoyens. © EUROPE 1
  • Copié
, modifié à
Le député PS fustige ceux qui ont fait voter une loi plus souple pour les députés en matière de fraude.

Mardi, les députés ont voté un amendement à l’initiative de Christian Jacob, président du groupe UMP, exonérant d’éventuelles peines de prison les députés qui auraient triché lors de leur déclaration au fisc. Un régime de faveur qui n’a pas plu à l’opposition. "Imposer à la population une pression importante et s’en exonérer soi-même quand on est un élu est une faute politique", a réagi mercredi Arnaud Montebourg sur Europe 1.

Regardez l'interview d'Arnaud Montebourg :

 

"Les dix dernières années ont été d’une grande productivité pour la fabrication de sanctions pénales en tous genres. Les Français subissent cette pression ordinaire", a précisé le candidat aux primaires socialistes. "Un Français ordinaire qui frauderait le fisc en omettant sciemment de donner des informations encourt la prison et le tribunal correctionnel. Si un élu le faisait, il en sortirait sans difficulté."

 

 

"Eviter les affrontements de personne"

 

 

Pour le député de Saône-et-Loire, "les élus doivent accepter qu’il y ait un regard indépendant sur la façon dont ils financent leurs activités et leur patrimoine. Car la corruption, ça existe. Il faut des gendarmes et des radars sur les routes, mais dans la vie publique aussi."

 

 

Alors que Bertrand Delanoë s’est récemment inquiété de l’image que pourraient renvoyer les socialistes lors des primaires à l’élection présidentielle, Arnaud Montebourg a redit sa confiance dans le processus. "Il est nécessaire que nous évitions les affrontements de personne. Mais la discussion sur les orientations politiques est nécessaire", a jugé le député, qui n’a pourtant pas ménagé ses critiques à l’égard du FMI, présidé par Dominique Strauss-Kahn. "Je m’attaque à des décisions qui ont été prises par l’UE et le FMI, pas à son président" a précisé Arnaud Montebourg, qui estime que "tous les socialistes sont par nature compatibles".