Meurtres de Pau : Romain Dupuy raconte mais ne s'excuse pas

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
A la barre de la cour d'appel de Pau mercredi, l'auteur présumé du double meurtre de l'hôpital de Pau, Romain Dupuy, a expliqué les circonstances du drame racontant notamment ses "délires". L'homme, qui a obtenu un non-lieu psychiatrique en première instance, a fini par dire "regretter ce qu'il avait fait" devant les familles des victimes. Il a obtenu exceptionnellement le droit de témoigner sur décision médicale.

"J'ai vu de la lumière dans le couloir, une femme est apparue et m'a demandé ce que je faisais là, je l'ai poignardée" : pour la première fois, les familles des victimes du double meurtre à l'hôpital de Pau en 2004 ont pu entendre Romain Dupuy, l'auteur présumé, s'expliquer. L'audience qui a eu lieu mercredi devant la cour d'appel de Pau est destinée à déterminer si Romain Dupuy, qui a obtenu un non-lieu psychiatrique en première instance, peut ou non être jugé. Sa comparution, limitée à une seule journée, a été autorisée exceptionnellement sur avis médical.

"Je me suis senti agressé, j'ai perdu mon sang-froid", a détaillé le jeune homme âgé de 24 ans lors d'un long interrogatoire mené par le président de la chambre de l'instruction. Il a aussi raconté ses "délires". Il dit avoir vécu au moment du drame, "un basculement, confronté à la réalité alors que je m'attendais à voir des monstres, des extra-terrestres". Pour la première fois, Romain Dupuy s'est également exprimé en public, et notamment devant les familles des victimes et face aux avocats qui l'ont pressé de questions. "Je ne veux pas dire je m'excuse, ça ne sert à rien", a cependant expliqué le meurtrier présumé avant de concéder qu'il regrettait "ce (qu'il) avait fait".

"Romain Dupuy est un malade mental" avait tenu à rappeler Me Christian Saint-Palais, son avocat, avant l'audition. Me Saint-Palais avait alors expliqué redouter ce moment en raison de la pathologie de son client qui souffre de schizophrénie paranoïaque. Romain Dupuy "exprimera ce que sa maladie l'amènera à dire à ce moment-là. Pour les observateurs, cela pourra apparaître comme un discours cohérent" avait prévenu son avocat.

Un dispositif de sécurité exceptionnel a en tous cas été mis en place pour cette comparution. Les accès à la cour d'appel étaient strictement filtrés et des dizaines de policiers surveillaient les abords du site. Un portique de sécurité avait également été installé pour éviter qu'une arme à feu puisse être introduite lors de cette audience publique.