Romain Dupuyne sera jamais jugé pour le double-meurtre à l'hôpital psychiatrique de Pau. Le non-lieu "psychiatrique" a été prononcé ce vendredi en faveur du jeune homme. Les juges de la chambre de l'instruction de la cour d'appel ont suivi les réquisitions de l'avocat général qui, le 9 novembre, avait requis la confirmation du non-lieu. Il avait exprimé sa conviction que le "discernement" de Romain Dupuy était "aboli" au moment des faits.
Une décision "très dure pour les familles des victimes, qui implique que la justice ne sera pas rendue", a expliqué l'un de leurs avocats. C'est un jugement "difficile à admettre, difficile à vivre" par les proches de l'infirmière et de l'aide-soignante. Chantal Klimaszewski et Lucette Gariod, infirmière et aide-soignante de l'hôpital psychiatrique de Pau, y avaient été tuées à l'arme blanche, alors qu'elles assuraient une garde dans la nuit du 17 au 18 décembre 2004.
Au cours d'une audience consacrée non pas au fond de l'affaire mais à cette question du non-lieu psychiatrique, Romain Dupuy avait relaté en novembre dernier, avec précision et sans émotion apparente, les circonstances qui l'avaient conduit à ce double meurtre. Soigné depuis des années pour schizophrénie, ce jeune homme de 24 ans avait évoqué ses hallucinations et dit avoir agi en "état délirant". "C'est un soulagement que les juges aient pu résister à un mouvement actuel de pénalisation de la folie", a estimé Me Christian Saint-Palais, l'avocat de Romain Dupuy.