Mariage gay : la loi attendra (un peu)

Christiane Taubira et Jean-Jacques Urvoas.
Christiane Taubira et Jean-Jacques Urvoas. © MAXPPP
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Le projet sur le mariage pour tous est repoussé afin de multiplier les auditions sur ce sujet sensible.

Pour le mariage gay, il est urgent d’attendre. Promesse de campagne du candidat Hollande, le projet de loi instituant le mariage "pour tous" et l'adoption par les couples homosexuels ne sera pas examiné par le Parlement avant la deuxième quinzaine de janvier 2013.

C’est Jean-Jacques Urvoas, président socialiste de la commission des Lois de l'Assemblée nationale, qui a annoncé ce report, jeudi. Erwann Binet, le rapporteur PS du projet, s’est chargé de le justifier. "Nous avons besoin sur ce texte d’un beau débat. Le sujet est important, chaque Français veut se forger sa propre conviction donc on a besoin d’auditionner le plus de monde possible à l’Assemblée", a-t-il expliqué sur Europe 1, précisant qu’il souhaitait confronter "ce que nous pensons être le futur texte au vécu et à l’analyse" de sociologues, de pédopsychiatres ou encore de l’association des maires de France.  Jean-Jacques Urvoas a d’ailleurs annoncé qu’il existait déjà "sept pages de demandes ou de propositions d'auditions". Le groupe UMP à l'Assemblée, très hostile à ce projet, a quant à lui déjà entamé ces auditions.

Le PS ne veut pas bâcler la concertation

Cette décision d’accorder plus de temps au dialogue et à la concertation ravit déjàles autorités religieuses. "Ce serait une injustice profonde, stupéfiante, que les citoyens n'aient pas droit à la parole" sur ce projet qui constitue "un enjeu de première magnitude", a averti Mgr Philippe Barbarin, cardinal-archevêque de Lyon, primat des Gaules. Satisfaction également du Conseil français du culte musulman (CFCM) qui, opposé au mariage homosexuel, espère "un débat" pour "mieux informer" les citoyens et infléchir leur opinion.

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Autre raison invoquée pour justifier ce report, plus pragmatique : le Conseil d'Etat, à qui le projet gouvernemental a été remis, est "embouteillé" et ne serait pas en mesure de donner son aval pour le 31 octobre, date initialement avancée par Christine Taubira pour la présentation en conseil des ministres. Et pas question de hâter le processus. "Il est hors de question de consacrer quinze jours à un texte que le gouvernement a mis cinq mois à faire", a tranché Jean-Jacques Urvoas. Le projet du gouvernement sera, pour sa part, présenté le sept novembre en Conseil des ministres.