Liban : le présidentielle se prépare dans un climat de violence

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Des milliers de Libanais ont assisté vendredi à Beyrouth aux obsèques du député anti-syrien Antoine Ghanem. Son assassinat, mercredi, a fait remonter la tension au Liban à quelques jours seulement d'une élection présidentielle indirecte qui devient de plus en plus difficile à organiser. "Ceux qui veulent du mal au Liban ne s'arrêteront que si on les empêche de nuire et on les en empêchera", a estimé l'ancien président libanais Amine Gemayel.

Des soldats au garde-à-vue et une foule compacte ont rendu hommage chacun à leur façon au député anti-syrien Antoine Ghanem assassiné mercredi. Ses obsèques ont eu lieu ce vendredi à Beyrouth dans un climat politique très tendu. Le Liban, via son Parlement, s'apprête en effet à choisir son nouveau président dans quatre jours seulement. Alors que la violence est toujours aussi forte entre les différents camps politiques qui s'affrontent dans le pays du Cèdre.

Antoine Ghanem, député chrétien et anti-syrien de 64 ans, a été tué mercredi avec quatre autres personnes dans un attentat à la voiture piégée à Beyrouth-Est, dont il était la principale cible. Il devient ainsi la septième personnalité anti-syrienne à être assassinée depuis la mort dans un attentat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, en février 2005. Les membres de la coalition gouvernementale au pouvoir au Liban, en majorité anti-syrienne, ont mis en cause la responsabilité de la Syrie dans ce nouvel attentat. Bernard Kouchner et Condoleezza Rice ont eux dénoncé, dans un communiqué commun, la volonté des assassins du député libanais de "porter atteinte à la vie constitutionnelle au Liban".

Malgré cela, l'élection présidentielle indirecte, prévue dans quatre jours, doit avoir lieu selon l'ancien président Amine Gemayel qui a estimé que ce scrutin constituait une réponse à la violence et aux tentatives de déstabilisation."Ceux qui veulent du mal au Liban ne s'arrêteront que si on les empêche de nuire et on les en empêchera", a ainsi expliqué Amine Gemayel pendant les obsèques d'Antoine Ghanem.

Mais l'organisation du scrutin risque d'être plus compliquée, dans les faits. Avec la mort de ce député anti-syrien, l'alliance majoritaire au parlement qui regroupe des factions sunnites, chrétiennes et druzes, ne dispose plus que d'une courte majorité de 68 députés sur 128. Par ailleurs, le quorum de députés nécessaire pour organiser ce vote pourrait ne pas être réuni. Le mandat d'Emile Lahoud, le président pro-syrien, arrive à échéance le 23 novembre prochain.