Les vacances de M. Sarkozy

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Le dernier conseil des ministres est fini. Retour sur les congés, parfois polémiques, du président.

Le dernier conseil des ministres achevé, Nicolas Sarkozy peut désormais s’offrir des vacances bienvenues. L’année, émaillée d’affaires, a en effet été difficile pour le chef de l’Etat et son camp. Et le mois de juillet, marqué par la tentaculaire affaire Woerth-Bettencourt, n’a pas apporté le calme attendu. Il est donc temps de souffler pour le président de la République. Avec comme unique destination, le cap Nègre, où la famille de son épouse possède une magnifique propriété.

Malgré un luxe certain, Nicolas Sarkozy respecte la ligne de conduite qu’il a lui-même édictée pour les membres du gouvernement en ces temps de crise: des vacances en France, et sans bling-bling. Le faste des débuts de la présidence semble loin.

2007 : le temps du luxe

Nicolas Sarkozy avait prévenu. Si d’aventure il était élu président, il prendrait quelques jours de congés pour "habiter la fonction". Pour cela, le chef de l’Etat à peine élu choisit en mai 2007 de partir avec Cécilia et son fils Louis sur le luxueux yacht de son ami milliardaire Vincent Bolloré, mouillant dans les eaux turquoise de Malte. Malgré l’état de grâce, le malaise est certain vis-à-vis d’un président qui avait insisté sur son côté populaire pendant sa campagne. Premières vacances et première polémique.

En août, le couple présidentiel s’envole cette fois aux Etats-Unis, direction la très huppée station de Wolfeboro, sur les bords du lac Winnipesaukee, dans le New Hampshire. La villa est extrêmement luxueuse, mais Nicolas Sarkozy ne débourse là non plus pas le moindre centime, invité qu’il est par Agnès Cromback, présidente de Tiffany-France et Mathilde Agostinelli, de Prada France. A noter que Rachida Dati, toute fraîche ministre de la Justice, est du voyage.

Mais là encore, des polémiques gâchent les vacances. D’abord quand Nicolas Sarkozy s’en prend verbalement à des photographes un peu trop pressants à son goût. Ensuite quand Cécilia décline l’invitation du couple Bush, en villégiature à quelques kilomètres de là. Celle qui est alors encore première dame prétexte une angine blanche, mais semble se porter comme un charme dès le lendemain. Enfin, dernière polémique, une photo retouchée est publiée dans la presse.

En décembre, exit Cécilia -et Rachida Dati-, bienvenue à Carla. Pas encore mariés, les tourtereaux s’offrent des vacances de rêve en Egypte et en Jordanie, en compagnie d’Aurélien, le fils de la chanteuse-mannequin, âgé de six ans. Les célèbres vacanciers sont suivis par une meute de photographes et entrent dans l’ère people. Nicolas Sarkozy choisit de porter le garçon sur ses épaules, mais visiblement gêné, l’enfant se cache le visage dans ses mains. Nouvelle polémique.

2008 : Exit le bling-bling

En chute libre dans les sondages (59% d’opinions négatives en juin), Nicolas Sarkozy tente de se parer d’un peu de sobriété lors de ses vacances d’été, au mois d’août. Le chef de l’Etat n’arbore plus ostensiblement sa Rolex et ses Ray-Ban. Mais au traditionnel fort de Brégançon, propriété présidentielle dans laquelle il passe quelques jours, il préfèrera bien vite la propriété de la richissime famille Bruni, perchée sur la Cap-Nègre, en plein cœur de la côte d’Azur.

Mais la polémique n’est jamais loin. Car le chef de l’Etat s’invite à une réunion de copropriétaires du domaine du Cap Nègre. Alors qu’un débat sur l’assainissement faire rage depuis plusieurs années, Nicolas Sarkozy se positionne pour un branchement au tout-à-l’égout. La question est tranchée, le président se retire et laisse les participants abasourdis.

2009 : Mexique et convalescence

Avant une visite officielle au Mexique, Nicolas et Carla Sarkozy passent deux nuits de vacances dans un hôtel à 3.5000 dollars (2.600 euros) la nuit. Invités par le chef de l’Etat mexicain, jure l’Elysée. Mais la presse locale s’interroge et accuse le couple présidentiel d’avoir profité des faveurs du sulfureux milliardaire Roberto Hernandez Ramirez, soupçonné d’être proche des narcotrafiquants.

Plus tard, c’est un président convalescent qui prend ses quartiers d’été le 31 juillet. Cinq jours auparavant, Nicolas Sarkozy avait en effet été victime d’un malaise vagal au cours d’un jogging couru sous un soleil de plomb. Les médecins sont formels : le chef de l’Etat doit observer une large plage de repos. Nicolas Sarkozy passera donc un mois plein dans la résidence familiale de Carla Bruni au Cap Nègre. La même destination qu’en 2008 et 2010.