Les politiques sur le ring

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Les petites phrases de la semaine étaient… percutantes et nourries du vocabulaire du combat.

"Et c'est d'un remarquable crochet [du gauche ou du droit, c'est selon] que le vainqueur remporte la présidentielle par KO!" Les commentateurs seront-ils un jour amenés à s'exprimer en ces termes les soirs de second tour ? À en écouter le vocabulaire des personnalités politiques cette semaine, l'élection pourrait être confondue avec un véritable match de boxe. Un match qui semble pouvoir faire très mal...

Victoire par KO ? Peu avant le débat du 2 mai, Jean-Luc Mélenchon déclarait au micro d'Europe 1 qu'il souhaitait "voir Hollande plier Sarkozy en quatre". Vœu qui, selon lui, a été exaucé. "François Hollande a plié en quatre Nicolas Sarkozy, qui était fébrile, peu sûr de lui, se prenant les pieds dans le tapis des chiffres, a jugé Jean-Luc Mélenchon à l'issue du débat (massacre??) Il faisait pitié, il se débattait, il trépignait, il s'agitait. On avait le sentiment qu'il perdait pied. Hollande était au niveau du combat et Sarkozy n'y était pas. Il n'y a pas eu de match en fait."

 

Un vrai athlète. À en croire le candidat déchu du Font de gauche, François Hollande est donc doté d'une force redoutable. Et pas seulement, selon son ex-compagne Ségolène Royal.  "Il est déterminé, volontaire, et combatif. On le disait mou et il a été au contraire extrêmement vif, tonique, et il ne s'est pas laissé acculé dans les cordes."

Que de la gonflette? "François Hollande a été plein d'arrogance et de suffisance. Il a été très pugnace. Mais il n'apporte pas de solutions au fond."  Selon les adversaires du socialiste, à l'image du ministre de l'Intérieur Claude Guéant, François Hollande s'en est effectivement bien sorti du débat, mais seulement sur la forme.

Au prochain round. Et Nicolas Sarkozy contre-attaque en insistant sur le fait que seul le fond fait mouche et conduit à la victoire. "J'avais une idée : c'est que ça devait être ferme, parfois rugueux mais que ça ne devait pas être un combat de catch. Pourquoi ? Parce que j'ai observé que les observateurs, pour moi, ont toujours des commentaires qui me prêtent des sentiments d'agressions avant même que j'ai commencé. J'ai volontairement choisi de ne pas interrompre mon contradicteur, d'être dans une réponse pédagogique. Réponse dimanche soir", a déclaré l'intéressé vendredi.

Pas de pitié. Le socialiste n'a, lui, pas lâché celui dont il a fait sa proie, mercredi. Et refuse d'avoir pitié de son adversaire. "Vous aurez du mal à passer pour une victime et pour un agneau" a-t-il envoyé à Nicolas Sarkozy, qui se plaignait des attaques personnelles le visant durant la campagne.

Attendre le gong de la fin… Sûr de lui, le guerrier Hollande? Certainement, selon ses adversaires. "On ne siffle pas la fin de la partie avant de l'avoir jouée. Une élection est un combat et il faut se battre jusqu'à la fin", rappelle la vice-présidente du Parti radical et soutien de Nicolas Sarkozy Rama Yade.

En attendant cette fin, le favori Hollande gonfle ses muscles et appelle ce vendredi à une "victoire ample". Le challenger et champion en titre Nicolas Sarkozy ne tremble pas et y croit toujours. Le vainqueur sera désigné dimanche, non pas par KO, mais au meilleur score… de voix.