Un an d'enquête et une quinzaine de perquisitions. C'est la procédure qui aurait permis à la direction nationale d'enquêtes fiscales de trouver de très nombreuses irrégularités dans la gestion des sociétés de Bernard Laporte. Selon les révélations de l'Equipe Magazine, à paraître samedi, une enquête fiscale serait en cours concernant les activités du sélectionneur de l'équipe de France de rugby. Parmi les irrégularités, figureraient de la double comptabilité, des abus de biens sociaux, des détournements d'actifs, des transferts de fonds suspect, des fausses factures, du travail au noir et des retraits en espèces.
Un simple redressement concernant la TVA : c'est le seul risque qu'affirme courir lui-même Bernard Laporte. Pour le reste, l'homme, souvent critiqué dans le milieu du rugby pour ses affaires lucratives, estime que toute cette procédure "ne débouchera sur rien à l'arrivée". "Vous croyez que moi, je vais aller dans une société faire des malversations ?" ironise-t-il dans une interview à l'Equipe.
Nicolas Sarkozy a laissé entendre vendredi qu'il ne reviendrait pas sur la nomination au gouvernement de Bernard Laporte. "La présomption d'innocence, c'est quelque chose qui doit exister. Je l'ai d'ailleurs déjà fait fonctionner pour André Santini. Ça me paraît raisonnable", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse à l'issue du Conseil européen de Lisbonne. L'entraîneur de l'équipe de France de rugby doit prendre le poste de secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports au terme de la Coupe du monde de rugby, qui s'achève samedi. Sa nomination avait été annoncée le 19 juin lors de la formation du deuxième gouvernement de François Fillon. "La nomination de Bernard Laporte a d'ores et déjà été annoncée et il n'y a aucune raison d'y revenir", a déclaré vendredi matin sur LCI le porte-parole de Nicolas Sarkozy, David Martinon.