Incendie de Chambéry : relaxe générale

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les pompiers poursuivis dans l'affaire sur la mort de deux jeunes dans l'incendie de leur immeuble à Chambéry en 2002 ont été relaxés ce vendredi. Ils étaient mis en cause pour homicides involontaires en tant que personne morale. La maman de Delphine s'est dite "écoeurée" de cette décision.

Le tribunal correctionnel de Chambéry a prononcé ce vendredi la relaxe des pompiers du service d'incendie et de secours de Savoie (SDIS), après la mort de Delphine Vincent, 19 ans, et Jonathan Touzani, 17 ans, dans l'incendie de leur immeuble à Chambéry en 2002. Les deux jeunes avaient appelé en urgence le "18" le 1er janvier 2002 pour prévenir d'un incendie dans leur immeuble. Mais, leur message n'était jamais parvenu aux pompiers sur le terrain. Le feu s'était déclenché par un cierge étincelant dans l'appartement en-dessous du leur.

C'était la première fois en France que des pompiers étaient poursuivis, en tant que personne morale, pour homicides involontaires. Le tribunal a suivi le réquisitoire du procureur de la République qui n'avait demandé aucune peine contre les pompiers, en estimant "qu'aucune faute de nature pénale ne pouvait être reprochée". Le président du tribunal a expliqué que deux fautes avaient été retenues : les pompiers "n'ont pas identifié avec leurs noms les personnes qui avaient appelé le standard" et la "modalité de la diffusion de cette information (sur leur présence dans un appartement en feu) s'est diluée". Il a estimé pourtant qu'il n'y avait pas de causalité entre ces fautes et la mort des deux jeunes. "Selon les experts, les victimes, Delphine et Jonathan, étaient à la fin de leur appel téléphonique en état de coma irréversible", a-t-il dit. La société Pyragric, importatrice des cierges étincelants, ainsi que la société distributrice de ces produits Denis-Bougies-le-Chat ont été également relaxés.

A la suite de cette relaxe générale, il n'existe plus aucune possibilité d'appel, ont indiqué les avocats. A l'intention des mères des deux victimes, le président a expliqué que le tribunal "n'avait pas le pouvoir de juger d'autres personnes que celles mises en examen". Les deux mères souhaitaient que soient poursuivis les habitants de l'immeuble qui par maladresse avaient mis le feu au sapin, mais ces personnes, après avoir été mises en examen, avaient bénéficié d'un non-lieu. La maman de Delphine a affirmé qu'il n'y avait "pas de justice en France". Elle a annoncé son intention d'écrire à Nicolas Sarkozy et à la Garde des Sceaux Rachida Dati pour que cette affaire soit à nouveau jugée.