Immigration : l'heure de l'apaisement

© REUTERS
  • Copié
avec agences , modifié à
La France et l'Italie ont décidé d'organiser des "patrouilles communes sur les côtes tunisiennes".

La situation était plus que tendue entre la France et l’Italie. Pour dégripper les relations diplomatiques entre les deux pays, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a rencontré vendredi à Milan son homologue italien Roberto Maroni. Une discussion âpre alors que l’Italie a délivré jeudi des permis de séjour de trois mois aux immigrés illégaux tunisiens. Mais la France, qui craint un afflux d’immigrés en France, n’apprécie guère l’initiative et le fait savoir.

"Bloquer les départs"

"Ni l'Italie ni la France n'ont vocation à accueillir les migrants tunisiens", a déclaré Claude Guéant, à l'issue de l'entretien d'un peu plus d'une heure. La France et l'Italie ont donc décidé d'organiser des "patrouilles communes sur les côtes tunisiennes (...) pour bloquer les départs" d'immigrants illégaux, a affirmé le ministre italien de l'Intérieur vendredi à Milan, après une rencontre avec son homologue français. Cette surveillance devrait s'effectuer par des moyens aériens.

Cet accord constitue une première mesure d'apaisement entre les deux voisins européens face à l'arrivée d'immigrés tunisiens via l'île italienne de Lampedusa. Les deux hommes ont également appelé à "un effort commun entre nos pays et les pays de l'Union européenne".

Le ministre italien a par ailleurs évoqué la constitution d'un groupe de travail conjoint pour prendre des initiatives" ainsi que "l'étude de programmes de rapatriement sur une base volontaire ou à l'échéance du permis" de séjour.

Provocation

En venant à Milan, Claude Guéant voulait obtenir l’application du droit européen. Et le locataire de la place Beauvau a déjà envoyé une circulaire aux préfets, énumérant les cinq conditions à remplir pour franchir la frontière française.Jeudi, il expliquait que la France refusait de subir une "immigration économique".

Côté italien aussi, on affiche une certaine fermeté. Jeudi soir, lors d’une grande émission de télévision italienne, le ministre Roberto Maroni, un brin provocateur, a proposé que la France quitte l’espace Schengen.

Si l'heure est à l'apaisement entre les deux pays, la question de l'immigration doit figurer parmi les principaux dossiers à l'ordre du jour du sommet entre Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconio, le 26 avril à Rome.