"Il fallait soutenir la Grèce, mais…"

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Laurent Fabius explique pourquoi le PS a voté pour le plan d’aide, en exprimant ses réserves

Dans la nuit de lundi à mardi, l’Assemblée nationale a voté pour le plan d’aide à la Grèce. Une fois n’est pas coutume, les députés socialistes ont voté au côté de l’UMP. "C’est la solidarité européenne. Il fallait soutenir la Grèce", a affirmé Laurent Fabius mardi sur Europe 1. "En soutenant la Grèce, nous nous soutenons nous-mêmes. Parce que si la Grèce fait faillite, ça a des répercussions très négatives aussi sur la France." Mais l’ancien Premier ministre a très vite tempéré : "on peut être rétrospectivement très critique sur ce qui s’est passé."

"Il y a eu tricherie", a ainsi rappelé Laurent Fabius. "D’autre part, les organes de statistiques européens n’ont pas été vigilants, comme les pays européens, puisque ça s’est passé pendant des années. Et puis le début de cette crise a été mal géré. Si on avait réagi tout de suite, il n’y aurait pas eu toute cette spéculation."

"La spéculation peut se tourner vers la France"

Le député de Seine-Maritime a également exprimé ses réserves sur le plan en lui-même. "On aurait pu essayer d’avoir les mêmes taux d’intérêt que les nôtres. Ce n’est pas normal de faire de l’argent sur la Grèce. Par ailleurs, ce pays a un budget militaire extrêmement important, à cause de son conflit avec la Turquie. Il aurait fallu faire un effort pour trouver une solution à cette question."

Enfin, Laurent Fabius a estimé que ce plan ne présentait pas de "garantie de succès (…). Ce plan d’aide est un grand pari : d’un côté, cela va aboutir à une récession très forte, et de l’autre on anticipe qu’il va y avoir des nouvelles rentrés fiscales, ce qui est paradoxal. D’autre part, on ne sait pas si ce plan va éviter la contagion à d’autres pays. La spéculation, lorsqu’elle aura lâché la proie grecque, peut se tourner vers d’autres pays, y compris vers la France."