François Bayrou soigne son image en Corse

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Administrator User , modifié à
En déplacement en Corse vendredi et samedi, François Bayrou s'est employé à cultiver son image d'homme de l'"équilibre" grâce à laquelle il espère toujours faire la différence le 22 avril. Le candidat UDF à la présidentielle n'a pas hésité à critiquer ses deux principaux rivaux de l'UMP et du PS.

Bientôt le premier tour, alors il faut faire bonne figure. En déplacement en Corse, François Bayrou s'est efforcé de présenter son visage le plus serein. Pas de meeting, mais plutôt une visite dans une église de montagne ou un tour au marché aux poissons. "Il y a un vote corse qui n'existait pas auparavant", a déclaré le candidat UDF à la présidentielle, dans l'avion qui le ramenait de l'île de beauté. Une semaine après un séjour aux Antilles assombri par un tassement dans les sondages, quelques articles prédisant la fin de l'engouement le concernant, et le ralliement à Nicolas Sarkozy du seul ministre UDF du gouvernement, Gilles de Robien, François Bayrou a pourtant affiché en Corse une sérénité retrouvée. Durant ce séjour ensoleillé, le député béarnais n'a manqué aucune occasion de critiquer Nicolas Sarkozy. "On ne peut pas assurer l'ordre et la sécurité en faisant monter les tensions", déclarait-il vendredi à Bastia, où il a par ailleurs jugé "inquiétant" et "glaçant" le "dérapage" de son rival de l'UMP sur le fait qu'on pouvait "naître pédophile". Dans la bouche du député centriste, tout semble préférable à "l'idéologie du mépris" représenté selon lui par Nicolas Sarkozy, même Olivier Besancenot, que François Bayrou trouve "intéressant" et "respectable". Son adversaire socialiste n'a pas non plus été épargnée. "Ségolène Royal, candidate de la gauche, plonge dans une forêt de drapeaux tricolores, exactement comme si c'était un meeting nationaliste", a-t-il lancé. Les considérations d'ordre national et électoral ont laissé peu de place aux dossiers typiquement corses, que François Bayrou a abordés de façon succincte. "La question principale est celle d'un développement économique dépendant de l'équilibre qu'on saura trouver en Corse", a-t-il déclaré à Ajaccio. Ses propositions pour l'île rejoignent son programme national : hausse du minimum retraite à hauteur de 90% du smic, fusion entre département et région, possibilité pour les entreprises de bénéficier de deux emplois sans charge pendant cinq ans. Une dernière proposition qui devrait selon lui "intéresser la Corse, qui comporte beaucoup de très petites entreprises". Face à la persistance des attentats, François Bayrou a prôné un mélange de fermeté et de compréhension à l'égard des nationalistes modérés dont il a dit avoir "sentiment" qu'ils menaient une "réflexion" vers un engagement "plus politique et démocrate".