Fillon, Copé : deux vainqueurs pour un seul parti

Jean-François Copé assure avoir gagné, François Fillon dit attendre "sereinement" les résultats.
Jean-François Copé assure avoir gagné, François Fillon dit attendre "sereinement" les résultats. © REUTERS
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Fabienne Cosnay , modifié à
La Commission d'Organisation et de Contrôle des Opérations Électorales va trancher.

L'ESSENTIEL :

• Jean-François Copé et François Fillon ont tous deux revendiqué la victoire dans l'élection à la présidence de l'UMP, dimanche soir.

• Les deux camps se sont mutuellement accusés de fraude tout au long de la soirée. Il revient désormais à la Commission d'Organisation et de Contrôle des Opérations Électorales (COCOE), de trancher. 

• La Cocoe a interrompu ses travaux dans la nuit de dimanche à lundi, peu avant 4h, en indiquant qu'elle ne pouvait pas encore déclarer de vainqueur. Elle reprend ce matin à 10h.

>>> Chaque camp revendique la victoire

Jean-François Copé et François Fillon ont revendiqué chacun la victoire. La seule certitude, en l'absence de résultats définitifs, était l'issue extrêmement serrée du vote, qui se jouerait à quelques centaines de voix. Le secrétaire général de l'UMP et député-maire de Meaux, a revendiqué 1.000 voix d'avance sur son rival. "Les militants et les militants de l'UMP viennent aujourd'hui de m'accorder la majorité de leur suffrages et ainsi de m'élire comme président de l'UMP", a déclaré le secrétaire général de l'UMP au siège du mouvement.

Une quinzaine de minutes plus tard, François Fillon a, à son tour, pris la parole dans son QG parisien pour contester la victoire à son adversaire et annoncer la sienne, "avec 224 voix" d'avance. "Ce qui est en jeu, c'est l'honneur de notre famille politique, c'est le service de notre pays, c'est la crédibilité de la droite et du centre", a-t-il poursuivi. "Je ne lâcherai rien", a-t-il insisté.

>>> La Cocoe reprend ses travaux à 10h ce matin

La Cocoe a interrompu ses travaux dans la nuit de dimanche à lundi peu avant 4h en indiquant qu'elle ne pouvait pas encore déclarer de vainqueur. Elle n'a pu consulter que la moitié des procès verbaux des fédérations. "Nous sommes dans l'incapacité de dire qui a gagné", a déclaré, le président de la Cocoe, Patrice Gélard. Les travaux reprennent lundi matin, à 10h.

>>> Fillon évoque "un dysfonctionnement majeur"

De passage au siège de l'UMP, tard dans la nuit, François Fillon s'est dit "extrêmement choqué" des cafouillages qui ont marqué la soirée électorale de dimanche visant à désigner le président de l'UMP. "Notre formation politique est dans l'incapacité de donner un résultat. C'est un dysfonctionnement majeur qui fait peser un doute très important sur cette élection. J'en suis extrêmement choqué", a déclaré l'ancien Premier ministre.

 

>>> Les deux camps s'accusent de fraudes

Cette guerre des nerfs s'est doublée d'accusations de fraudes mutuelles entre les deux camps. Dès dimanche après-midi, les partisans de Jean-François Copé ont prévenu de cas suspects à Nice, notamment dans le premier bureau de vote de cette ville, dont le maire, Christian Estrosi, est un soutien de François Fillon. Dans ce bureau, le nombre de votants était deux fois supérieur au nombre de signatures sur la liste d'émargement. Après nombre de recomptages, en fin de soirée, le bureau donnait finalement la victoire à François Fillon, d'une seule voix.

Sur le réseau social Twitter, les partisans des deux candidats se sont affrontés sans ménagement. Valérie Rosso-Debord, soutien de Jean-François Copé, a ironisé sur les irrégularités enregistrées à Nice. Lionel Tardy, soutien de François Fillon, lui a sèchement répliqué, en fin de soirée.

Le camp Copé a également porté réclamation auprès de la Cocoe pour le 2e bureau de vote du XVIe arrondissement de Paris. Selon l'entourage du député-maire de Meaux, il y aurait 40 bulletins de plus dans l'urne que de noms sur les listes d'émargement. Dans le camp Fillon, on soupçonne des fraudes dans les Bouches-du-Rhône, la Haute Garonne et à Boulogne.