Face à Frêche, le PS louvoie

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Hélène Favier , modifié à
Le PS n'a pas appelé directement à "voter Georges Frêche", mais à "battre la droite".

Dilemme au Parti socialiste. En Languedoc-Roussillon, ni la liste officielle du PS, ni celle d'Europe Ecologie n'ont obtenu 10% n'ont obtenu 10% au premier tour des régionales. Résultat : la seule liste de gauche présente dimanche prochain au second tour sera menée par Georges Frêche, écarté par la direction du Parti socialiste en février dernier après un ultime dérapage verbal.

Officiellement, la rue de Solférino n’a pas appelé à voter Georges Frêche au second tour. La direction du PS a seulement demandé à ses électeurs de "faire barrage à la droite et à l'extrême droite" dans la région. Une consigne qui revient, dans les faits, à appeler à voter Frêche, les deux autres listes présentes au second tour étant celle de l’UMP de Raymond Couderc et du Front national conduit par France Jamet.

"Je n'en dirai pas plus"

Mais Martine Aubry a refusé de formaliser les choses. "J’appelle à faire barrage à la droite et à l'extrême droite. Je n'en dirai pas plus", a lancé la première secrétaire du PS, sur France Inter. Laurent Fabius, personnellement visé par un des dérapages de Georges Frêche, a également appelé lundi sur Europe 1 à "battre la droite". Ajoutant toutefois que les électeurs votaient en Languedoc-Roussillon en leur "âme et conscience".

Principale voix socialiste discordante : celle d’Arnaud Montebourg qui a expliqué dimanche soir que s'il était un électeur en Languedoc-Roussillon, il irait "à la pêche" dimanche prochain. L’écologiste Noël Mamère est, lui, allé plus loin encore et a demandé aux électeurs de "faire obstacle à Georges Frêche", sans "faire le jeu de la droite".

Frêche a aussi des soutiens

Mais Georges Frêche peut aussi compter sur des soutiens directs. A commencer par celui du maire socialiste de Lyon, Gérard Collomb, qui a salué dès dimanche soir "l'excellent score" du président sortant de Languedoc-Roussillon. Vincent Peillon a lui aussi appelé à voter Georges Frêche au second tour.

Malgré le faible score obtenu par la candidate officielle du PS, Hélène Mandroux, qui ne s’était lancée dans la campagne qu’en février dernier, Martine Aubry a défendu sa stratégie d’une contre-liste. "Si les Français s'étaient éloignés du Parti socialiste, c'est que nous nous étions éloignés de nos valeurs et ils nous l'ont dit salement, sèchement", a expliqué la première secrétaire du PS. "Je ne regrette absolument rien", a-t-elle ajouté.

Magnanime, Georges Frêche a estimé que Martine Aubry avait "analysé avec lucidité" les résultats du premier tour, en appelant à faire barrage à la droite et à l’extrême-droite. "Je n'en attendais pas moins", a-t-il conclu.