Eva Joly au chevet de la Grèce

Eva Joly a pu se rendre compte que "la population grecque est en révolte".
Eva Joly a pu se rendre compte que "la population grecque est en révolte". © REUTERS
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avec Catherine Boullay , modifié à
La candidate écologiste, en visite dans une Grèce exsangue, a appelé à un "traité d’Athènes".

En déplacement en Grèce, toujours dans une situation économique catastrophique, Eva Joly a pu ressentir sur place la tension qui habite le pays. La candidate écologiste est à Athènes pour deux jours, pour parler Europe. Mais vendredi, la délégation française a été contrainte de se rendre à pied à la conférence de presse. Car à quelques mètres du lieu où l'eurodéputée s'exprimait, aux cotés des membres du parti écologiste grec, environ 250 lycéens manifestaient contre le manque de fonds dans l'éducation devant le parlement.

Un "Traité d’Athènes"

"En faisant quelques centaines de mètres dans la rue, on se rend compte combien les Grecs sont à cran et combien l’ambiance est électrique", a raconté l’eurodéputée sur Europe 1. "Nous avons vu les manifestants qui courent, on a vu, entendu et senti les bombes lacrymogènes. La population grecque est en révolte", a-t-elle témoigné.

Eva Joly a aussi plaidé pour un "Traité d’Athènes". "J'ai envie qu'un nouveau traité soit signé, qui symboliquement devrait être signé ici, dans le berceau de la démocratie, pour dire que la Grèce a toute sa place dans l'Europe", a déclaré la candidate EELV. Ce traité mettrait en place une "Europe solidaire" et "fédérale", "avec une politique fiscale commune, avec une gestion financière partiellement commune où l’on met l'endettement en commun et où la banque centrale peut émettre des euro-obligations", a précisé l’écologiste.

"Beaucoup trop complaisante avec les riches"

La candidate a également émis plusieurs suggestions. D’abord, que la France abandonne les contrats de vente d'armement signés avec Athènes, ensuite, que la Grèce elle-même augmente les coupes dans ses dépenses militaires qui "restent trop élevées". Enfin que la Suisse "fournisse les listes des citoyens grecs qui possèdent des comptes dans le pays". Eva Joly a par ailleurs souhaité que la Grèce, "beaucoup trop complaisante avec les riches", renforce la traque de la fraude fiscale des plus gros patrimoines en s'appuyant sur "les signes extérieurs de richesse", comme les voitures de luxe, les maisons, les yachts…

Et l’ancienne juge d’instruction de lancer un appel aux procureurs grecs "courageux" pour "qu'ils lancent de vraies enquêtes sur la corruption". "Les outils juridiques que vous avez sont excellents mais vous ne les mettez pas en oeuvre", a déploré Eva Joly, regrettant "ne pas connaître les grands procureurs grecs. Peut-être qu'ils sont là et qu'il suffit de les réveiller", a-t-elle espérer.