Epinay-sur-Seine : le procès de la violence gratuite ?

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Quatre jeunes hommes comparaissent depuis mardi devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis pour la mort de Jean-Claude Irvoas. Cette homme de 56 ans est décédé des suites de son agression le 27 octobre 2005 à Epinay-sur-Seine. Il prenait une photo de mobilier urbain quand il a été frappé.

Ils sont quatre dans le box des accusés, quatre jeunes gens qui comparaissent jusqu'à vendredi devant les assises de Bobigny pour des actes de violences apparemment gratuites, qui se sont soldées par la mort de Jean-Claude Irvoas. Benoît Kusonika, 25 ans, Samba Diallo, 24 ans et Icheme Brighet, 22 ans, encourent la réclusion criminelle, ainsi que Sébastien Béliny, 21 ans, resté à l'écart de la scène et jugé pour complicité. Les quatre jeunes hommes sont apparus très abattus tout au long de la première audience.

Le 27 octobre 2005 en milieu d'après-midi, Jean-Claude Irvoas, consultant pour une société d'éclairage public arrête sa voiture rue de Marseille, à Epinay-sur-Seine, pour photographier des lampadaires installés par son client. Autour de lui, il ne le voit peut-être pas, des jeunes se livrent à la revente de résine de cannabis. Sous les yeux de son épouse et de sa fille, il est alors agressé par un jeune, puis deux, qui s'emparent de son appareil photo. L'employé s'est "présenté comme un policier de Nanterre", assurera Samba aux enquêteurs en expliquant avoir vu Jean-Claude Irvoas prendre une photo de transaction. Ce dernier ne se laisse pas faire, le ton monte. Selon plusieurs témoignages, Benoît revient vers lui et le frappe. La victime chute.

Selon l'autopsie, la victime, décédée dans la soirée, est morte d'un traumatisme crânien dû "à sa chute sur un rebord anguleux ou à un coup violent direct à la nuque". Son corps porte de multiples lésions, à la joue, aux épaules et aux cervicales notamment, laissant penser qu'il a été roué de coups. Le passage à tabac est contesté par plusieurs accusés. La fille de Jean-Claude Irvoas, elle-même, témoignera d'un seul coup de poing porté par Benoît "à la poitrine" de son père. La confrontation de ces résultats d'autopsie avec les déclarations, les bandes de vidéo-surveillance, et la reconstitution laissent "inexpliquées" certaines contusions. Ce point devrait être largement abordé au cours du porcès qui s'ouvre. Le verdict est attendu vendredi.